Son prix augmente de plus de 39% : c’est la crise du papier toilette
L’inflation touche tous les produits à la consommation et, plus particulièrement, le papier toilette dont le prix de ce produit a augmenté de 39% en un an, d’après Test Achats.
La pandémie a révélé un attachement profond, parfois même irrationnel, des Belges pour… le papier toilette. Tout le monde se rappelle de cette ruée vers l’or blanc au rayon « hygiène » des supermarchés, à l’aube des confinements. Les clients ne quittaient plus le magasin sans quelques rouleaux sous le bras, histoire de faire des stocks. Les enseignes avaient même dû rationner les plus gourmands : « Pas plus de deux articles par personne, s’il vous plait », indiquaient les vendeurs.
Le prix de ce produit de première nécessité ne cesse de grimper. D’après Test Achats, le prix des produits en papier tels que les essuie-tout, le papier toilette et les mouchoirs en papier ont augmenté de 39% depuis octobre 2021. Ce qui en fait l’un des produits de consommation les plus touchés par l’inflation.
L’augmentation est multifactorielle
Une telle augmentation est multifactorielle. L’un des éléments est l’augmentation du prix de la pâte à papier, principale matière première, qui a augmenté de près de 60% en un an d’après la RTBF.
C’est aussi une industrie très énergivore. La pâte à papier est nettoyée et blanchie grâce à des solvants, puis diluée. « Après avoir été tamisé, le papier est pressé, séché et enroulé sur de grandes bobines. Il est ensuite déroulé et assemblé en plusieurs épaisseurs », explique la marque Lotus. Tous ces procédés nécessitent d’importantes quantités d’énergie. La fabrication d’une feuille de papier nécessite généralement 17 KWh, selon les estimations. Or, depuis la reprise économique post-Covid et le début de la guerre en Ukraine, les prix de l’énergie atteignent des sommets et les fabricants n’ont d’autre choix que de répercuter leurs coûts sur le prix de leurs produits.
«À cela s’ajoutent les transports et les coûts nécessaires à l’emballage du produit. Tout cela pèse sur le portefeuille des clients lorsqu’ils achètent le produit fini en magasin », précise Mauricio De Kort pour la société Quality First, qui produit une large gamme de biens en quantités industrielles.
Le papier toilette n’est pas isolé
Le papier toilette n’est pas le seul produit concerné. « Le problème touche toute l’industrie du papier », affirme Mauricio De Kort. « Les articles de papeterie, par exemple, font face au même phénomène. Pour la rentrée scolaire, tant les marques nationales que nos propres marques ont été soumises à ces augmentations », ajoute Nathalie Roisin, attachée de presse pour Colruyt. En effet, « le papier c’est du papier ! Les matières premières et le processus de fabrication sont les mêmes que l’on produise un mouchoir ou un bloc de feuille », assure le représentant de Quality First.
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Mais si l’augmentation du prix du papier-toilette, tout comme celle des manuels scolaires en septembre, ne passe pas inaperçu, c’est parce qu’il s’agit d’un produit indispensable et non-interchangeable. Colruyt, qui analyse les pratiques des consommateurs au sein de leurs magasins mais aussi chez leurs concurrents, confirme que ce produit n’est pas sensible au prix. « Nous ne constatons pas de changement flagrant dans le comportement d’achat de nos clients. Il y a néanmoins une sensibilité plus grande aux promotions, cela se vérifie sur toutes les catégories de produits. Nous voyons également de nouveaux clients franchir la porte de nos magasins, et se diriger plus spontanément vers les marques maison ou premier prix », précise Nathalie Roisin.
Dans tous les cas, que les consommateurs se rassurent : pas de pénurie en prévision, ce produit phare occupe toujours une place de choix dans les rayons.
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