Les offres "Black Friday" s’affichent désormais partout dans les commerces. © Hans Lucas via AFP

Offre trompeuse, contrefaçon, fiabilité du vendeur, frais de douane: voici à quoi faire attention pendant le Black Friday

Thomas Bernard
Thomas Bernard Journaliste et éditeur multimédia au Vif

La période d’achat des cadeaux de Noël approche et le «Black Friday» déballe ses offres alléchantes. Mais tout n’est pas sans risque dans le joyeux monde de la consommation à prix cassé, comme le rappellent le SPF Economie, la douane et Test-Achats.

Le «Black Friday», c’est vendredi prochain, le 29 novembre 2024, même si cette période d’offres en tout genre a tendance à déborder de plus en plus. D’un «vendredi noir», certains commerces et plateformes en ligne lui préfèrent une «semaine noire», avec des promotions qui s’affichent un peu partout, parfois même depuis le début du mois de novembre.

Dans cette jungle de prix cassés, il convient de tracer sa route en évitant les pièges. Car ce moment de frénésie d’achats attire les convoitises, avec des commerces peu recommandables qui tentent à tout prix, évidemment, d’appâter le client en quête de bonnes affaires.

Fausses promotions et offres trompeuses

Le SPF Économie et Testachats mettent notamment en garde les consommateurs face aux offres promotionnelles qui peuvent être trompeuses. Pas moins de 811 infractions en la matière ont été constatées depuis 2022, souligne le SPF dans un communiqué. L’Inspection économique a rédigé dans ce cadre 398 avertissements et 346 procès-verbaux.

Depuis mai 2022, des règles plus strictes s’appliquent en la matière. Les réductions doivent ainsi obligatoirement être calculées à partir d’un prix de référence, soit le plus bas enregistré au cours des 30 derniers jours. Lors de comparaisons de prix, l’élément de comparaison doit toujours être indiqué clairement. Barrer un prix conseillé ou utiliser un pourcentage peut, par exemple, induire en erreur.

Testachats de son côté précise qu’à peine un quart des prix tracés lors du «Black Friday» sont de réelles bonnes affaires. «Il y a énormément d’offres sur le marché. Nous en avons détecté près de 20.000 juste ce vendredi. Mais il faut parfois chercher, car seuls 5.500 d’entre elles, soit 27%, en valent vraiment la peine. Pour les trois quarts restants, il est donc possible de trouver de meilleures offres ou des réductions plus avantageuses à d’autres moments de l’année», dénonce l’association de défense des consommateurs.

En cas de suspicion d’infraction, les consommateurs sont invités à faire un signalement à l’adresse consumerconnect.be, du SPF Économie. Testachats propose, de son côté, un outil permettant de vérifier rapidement si une promotion vaut vraiment la peine ou si un produit est disponible à un prix plus bas ailleurs, via leur site. D’autres sites spécialisés dans le suivi de prix existent également et permettent de suivre l’évolution des tarifs affichés sur certaines boutiques.

Vigilance pour les achats sur la toile

Les achats effectués en ligne demandent également une attention particulière. Il convient de vérifier la fiabilité du vendeur à travers quelques éléments: l’identité du commerce, ses coordonnées physiques, les conditions générales de vente, la politique de retour, les frais de livraison, la réputation du webshop, les avis des autres consommateurs etc.

Concernant les retours d’achats qui ne conviennent pas, c’est un droit du consommateur qui est toujours valable «pour autant que l’achat ait été effectué auprès d’un vendeur situé dans l’Union européenne, précise le SPF Economie. Vous disposez alors d’un droit de rétractation dans les 14 jours à partir du moment où vous avez pris possession du produit».

Cela vaut également pour la garantie, qui sera applicable également pour les biens acheté au sein de l’UE. «La garantie légale est également d’application pour les produits achetés lors du Black Friday ou lors de toute autre action de promotion (soldes…). Durant deux ans, votre achat est donc couvert en cas de non-conformité. Attention, en cas de problème, vous devrez toujours vous tourner vers le vendeur final et non vers le fabricant», précise encore l’institution.

En dehors de l’Europe, il faudra compter sur le bon vouloir du vendeur.

Contrefaçon et frais de douane

Il existe également une autre série de risques pour les achats venant de loin, notamment la contrefaçon. Dans top des biens contrefaits se retrouvent les jeux pour enfants, dont la conception peut avoir des effets néfastes sur la santé, les vêtements et accessoires ainsi que le matériel informatique et les téléphones.

«Si le prix est irréaliste et trop bas, il faut laisser tomber, c’est qu’il s’agit d’une contrefaçon ou qu’il y a un problème lié à la sécurité», conseillait le directeur général de la douane, Kristian Vanderwaeren, lors d’une conférence de presse liée au Black Friday en 2022.

Outre les faux, il est conseillé également au consommateur de s’assurer qu’il paye bien la TVA au moment de son achat et de garder à l’esprit que des droits de douane et des frais administratifs peuvent intervenir. «Il arrive que la douane constate une sous-évaluation des marchandises par le vendeur, qui propose un prix de vente compétitif en éludant les droits de douane. En cas de contrôle douanier, le consommateur peut devoir s’acquitter des taxes éludées en plus d’amendes et frais. Dans les cas les plus graves, le colis peut également être saisi», précisent les services douaniers.

Le SPF Finances renseigne quelques conseils aux consommateurs tentés par l’achat en ligne hors-UE. «Il faut penser aux frais cachés, par exemple si votre paquet a une valeur jusqu’à 150 €, vous devez payer la TVA. Si la valeur est supérieure à 150 euros, alors, outre la TVA, vous devez également payer des droit à l’importation», précise l’administration.

Enfin, il convient peut-être aussi de s’interroger sur certaines plateformes de vente de manière plus globale. Le SNI et l’UCM, représentant les classes moyennes et les indépendants, dénonçaient ainsi la concurrence féroce, voire déloyale, de certaines boutiques en ligne, dont les chinoises Temu et Shein. «Elles proposent tellement de réductions, toute l’année, qu’elles rendent obsolètes la notion de véritable prix, expliquait Olivier Mauen au Vif. Il faut être réaliste, faire un mois de réduction comme le proposent les grandes enseignes, c’est intenable financièrement pour un petit magasin», concluait-il.

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