Des voitures saisies aux vêtements pour enfants: les Fin Shops n’ont jamais autant vendu en Belgique
Chaque année, l’Etat réalise des ventes pour plusieurs millions d’euros, via le magasin en ligne du Fin Shop. Une boutique un peu particulière, entre objets saisis et colis perdus, où des biens parfois étonnants sont mis en vente. Dernière trouvaille: des montres de luxe.
Les curieux peuvent y découvrir un robinet encore emballé, à côté d’un livre de cuisine démodé, puis une voiture de luxe ou encore un jeans pour enfants. Dans la boutique en ligne des Fin Shops, ces « magasins » qui opèrent pour le compte de l’Etat belge, des choses diverses et variées s’entassent, neuves ou utilisées.
Il s’agit principalement d’objets saisis par la justice ou la douane, mais aussi de colis perdus et plus rarement de successions en déshérence. Une partie de ce qui s’y trouve appartenait également à l’État et est aujourd’hui inutilisé (mobilier de bureau, matériel informatique, GSM, véhicules etc.). Des biens revendus parfois aux enchères ou mis en vente directement, accessibles à n’importe quel acheteur, professionnel ou particulier.
Ces dernières années, les ventes ont enregistré une nette augmentation, poussées notamment par l’ouverture de deux nouveaux Fin Shops, à Gembloux et Bornem en 2017, après celui de Bruxelles en 2010, ainsi qu’avec la professionnalisation de la gestion des boutiques. «Les ventes tournaient plutôt autour de deux millions d’euros par an lorsqu’il n’y avait qu’un seul lieu de vente. Aujourd’hui c’est un peu différent, il n’y a plus de magasins physiques ouverts directement, mais les ventes se font via la boutique en ligne. Les trois magasins ne sont plus utilisés que pour le retrait de certains biens», précise Florence Angelici, porte-parole du SPF Finances.
Une manière d’être plus égalitaire, estime le SPF: en ligne, tout le monde peut consulter les objets de la même manière, tous les jours, là où les boutiques physiques, ouvertes sporadiquement, attiraient surtout les gens du coin. «Les objets changeant fréquemment et vu l’impossibilité de savoir sur quoi il était possible de tomber, chaque visite était un coup de poker pour les personnes qui s’y rendaient», complète Florence Angelici. Il n’est pas prévu dans un avenir proche de rouvrir les magasins physiques, même si l’option reste sur la table.
Des objets parfois (très) luxueux
Parmi les biens les plus chers, et les plus nombreux, qui s’écoulent dans cette boutique un peu particulière: des voitures. Celles-ci, parfois luxueuses, sont plutôt destinées aux garagistes, car toutes les ventes se font sans garantie. «Les membres du personnel du Fin Shop ne sont pas des professionnels du secteur automobile. Les acheteurs doivent donc savoir à quoi s’attendre. Il se peut que des documents manquent parfois ou qu’il y ait des pannes sur certains véhicules. En revanche, pour ceux qui sont complets et prêts à prendre la route, comme l’annonce le précisera, les ventes sont évidemment ouvertes à tout le monde», ajoute la porte-parole.
Toujours dans le domaine du luxe, la dernière communication du Fin Shop tourne autour d’un lot de montres de marques réputées, toutes authentifiées. La montre la plus exceptionnelle est estimée à 200.000 euros, une Patek Philippe Nautilus Chronograph Flyback Travel Time, précise le SPF. Les ventes sont encore ouvertes pendant une dizaine de jours.
Ce genre d’opération de mise en avant d’un lot de produits plus spécifiques se répète depuis plusieurs années, avec l’espoir d’attirer un certain public et de le diversifier. Car les voitures, elles, rentrent et sortent beaucoup plus fréquemment et attirent essentiellement les mêmes visiteurs. Le Fin Shop comptait plus de 2.500 clients l’an dernier et approche les 3.000 cette année.
Quelques biens plus insolites et autres curiosités ont également trouvé preneur au cours des dernières années, dont des chevaux, du bois exotique, des machines d’imprimerie ou encore un ULM.
Les ventes sont ouvertes à tous, même hors des frontières belges, mais les biens qui peuvent être envoyés par voie postale ne sont livrés qu’en Belgique. Pour les biens obtenus après enchères, le retrait se fait directement dans le Fin Shop concerné. Pour les biens neufs, ils sont généralement mis en vente à 60% de la valeur catalogue.
«Le conseil à donner pour les personnes intéressées, c’est d’aller régulièrement sur le site du Fin Shop, car il y a vraiment de tout et il est impossible de prédire à l’avance ce qui s’y trouvera», conclut la porte-parole du SPF Finances.
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