Delhaize envoie des huissiers pour déloger les grévistes, le PS dénonce une « provocation »
Delhaize va « tout faire » pour assurer l’ouverture de ses magasins et le fonctionnement de son centre de distribution lors de ce week-end de Pâques, un moment traditionnellement important pour la chaîne de supermarchés, a-t-elle indiqué vendredi.
À l’aube d’un long week-end généralement marqué par un important chiffre d’affaires, le risque est grand de voir les syndicats mener de nouvelles actions de protestation contre la décision de la direction de franchiser ses 128 magasins encore en gestion propre.
Il est probable que plusieurs succursales gardent portes closes, selon une source syndicale. Le centre de distribution pourrait également être visé.
Delhaize va tout faire pour assurer la continuité de ses activités, indique l’entreprise sans en dire davantage sur les moyens qui seront mis en œuvre.
Les manoeuvres ont débuté dès ce vendredi, avec l’envoi d’huissiers pour déloger les grévistes aux magasins d’Alost et Ledeberg (Gand). « Nous n’agissons de la sorte que là où il y a de nombreuses personnes désireuses de travailler », précise le porte-parole de l’entreprise. Vendredi, 78 des 128 magasins concernés par l’annonce de la direction sont ouverts. Les points noirs se trouvent principalement à Bruxelles et en Wallonie.
2.500 personnes à Liège en soutien aux travailleurs
Quelque 2.500 personnes ont manifesté, à Liège, en soutien aux travailleurs de Delhaize. Un mois après l’annonce de la direction de franchiser ses 128 magasins intégrés, le blocage est complet, a résumé Raymond Vrijdaghs, permanent CNE. Un cortège a démarré en fin de matinée de la place Saint-Lambert. Il a traversé le centre de Liège pour rejoindre l’esplanade de la Médiacité.
Les manifestants étaient au nombre de 2.500, selon les syndicats socialiste et chrétien. Sur l’esplanade, plusieurs délégués ont pris la parole. « Avec la franchise, c’est la mort des droits collectifs et le retour au droit individuel. Ce ne sont pas moins de 355 millions d’euros qui ont été reversés aux actionnaires les trois dernières années », s’est insurgé Stéphane Breugelmans, délégué CNE (CSC). « Les conseils d’entreprise extraordinaires se suivent et se ressemblent car aucune considération n’est donnée aux organisations syndicales. Aux propositions qui sont faites, la direction ne propose aucune alternative au modèle de franchise alors que les organisations syndicales crient haut et fort qu’elles n’en veulent pas », a relevé, pour le Setca, Sonia Van Keerberghen. « Nous réclamons des conditions de travail humaines et des départs volontaires mais la direction s’y refuse. »