Bon d’Etat: une absence de protection pour les investisseurs?
Le CEO de BNP Paribas Fortis, Michael Anseeuw, s’est inquiété de l’absence de protection à disposition des investisseurs du bon d’État.
Lorsqu’un client veut investir via notre banque, un rendez-vous est fixé pour définir son profil de risque, l’informer. Ici, certains ont investi toute leur épargne dans le bon d’État, parfois sans avoir reçu d’informations », a-t-il déploré auprès de Belga, en marge de la présentation des résultats semestriels de la banque. Au total, les clients BNP Paribas Fortis, ont souscrit aux bons d’État pour une somme comprise entre 6,1 et 6,2 milliards d’euros.
En détail, 4,5 milliards ont été souscrits via la banque et 1,6 milliard via le service des Grands Livres de l’Agence de la Dette. La majorité du montant investi (environ 80%) est issue des comptes épargnes de la banque, estime son CEO.
« Le bon d’État a bénéficié de la plus grande campagne médiatique jamais organisée pour ce type de produit », développe Michael Anseeuw. « Si l’on analyse le nombre d’articles et de sujets consacrés au bon d’État et les vues comptabilisées par ces articles, on obtient l’équivalent d’une campagne publicitaire de 17,5 millions d’euros. On est bien loin des montants publicitaires habituellement investis par une banque. »
Le CEO de la filiale belge de la banque française n’est toutefois pas totalement opposé à ce produit. « C’est un produit parfait pour inciter certains types de clients à diversifier leur portefeuille et leur présenter des produits qu’ils ne connaissent pas. »
La banque n’a pourtant pas augmenté ses taux d’intérêts, Michael Anseeuw estimant que les « clients sont à la recherche de rendement mais pas forcément sur les comptes d’épargne ». Et d’évoquer certains produits sur lesquels la banque peut se montrer plus concurrentielle que le bon d’État. « Un compte d’épargne n’a jamais pu compenser l’inflation, c’est un produit ‘déflatoire’ par nature. »