Bon d’Etat: 30.000 euros déposés en moyenne, 634.000 souscriptions… tous les chiffres d’un « succès historique »

Le bon d’Etat à un an a permis de lever 21,9 milliards d’euros auprès des ménages belges, a fait savoir le ministre des Finances Vincent Van Peteghem.

La période de souscription de ce bon d’Etat au taux brut de 3,3% s’étendait du 24 août au 1er septembre. Au total, 234.310 personnes ont souscrit directement via le service des Grands Livres de l’Agence de la Dette, pour un montant de 7,093 milliards d’euros.

Le montant moyen de la souscription au bon d’État auprès de l’Agence s’élève ainsi à 30.272 euros. Les plus de 400.000 souscriptions par l’intermédiaire des banques représentent 14,803 milliards d’euros, mais ce montant pourrait encore évoluer.

Bon d’Etat: un succès historique

Avec ce bon d’État, « l’émission qui a remporté le plus franc succès dans l’histoire de la Belgique », le gouvernement fédéral entendait stimuler la concurrence, inciter les banques à relever leurs taux d’intérêt, et envoyer un signal positif aux marchés financiers

« Il s’agit d’un signal fort et d’un appel clair au respect des épargnants belges à l’adresse du secteur bancaire. Il appartient maintenant au secteur de tenir compte de ce signal et de regagner ainsi la confiance de ses épargnants », a commenté le ministre, cité dans le communiqué.

L’Agence de la Dette confirme aussi le montant record pour ce bon d’Etat et son directeur stratégique, Jean Deboutte, estime même qu’il pourrait s’agir d’un montant inégalé à l’échelle européenne. Le succès de l’opération belge a d’ailleurs déjà inspiré d’autres pays du Vieux Continent. « L’Italie a levé plus de 18 milliards d’euros, donc notre record pourrait lui-même être battu prochainement », ajoute M. Deboutte.

Difficile d’établir un profil précis

Selon lui, il est difficile d’établir le profil précis de l’investisseur dans ce bon d’Etat. « Nous avons vu des montants de 1.000 euros, mais aussi de plus d’un million d’euros. » Les souscriptions ont afflué, parfois au rythme d’une commande par seconde. « Heureusement, nous avons été épargnés par les gros soucis techniques », explique le directeur.

Il se veut rassurant quant aux conséquences d’une telle opération sur le budget de la Belgique. « Nous ne voyons pas de raison de s’inquiéter, au contraire. Nous avons laissé une bonne impression sur les marchés financiers avec ce bon d’Etat. »

L’Agence constate que le différentiel de taux d’intérêt des OLO par rapport aux obligations de pays tels que la France et l’Allemagne (le « spread ») a diminué de 3 à 4 points de base ces derniers jours, à la suite de la diversification de son financement via les bons d’État, ce qui permettra à la Belgique d’économiser sur le coût d’intérêt des OLO qui seront émises dans un futur proche. Pour les émissions restantes en 2023, une économie d’intérêt de 2,1 millions d’euros par an sera ainsi réalisée, soit 21 millions d’euros supplémentaires sur les 10 prochaines années.

 L’Agence est confiante dans le fait de pouvoir réinvestir les montants perçus via le bon d’Etat, à un rendement plus élevé sur le marché interbancaire. « Ce sera surtout un défi de choisir un placement sûr, mais nous pouvons le faire », a conclu Jean Deboutte.

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