Prime bénéficiaire, CCT90, warrant: quel est le meilleur bonus pour l’employé?
Un coup de pouce évalué à… 6.000 euros en moyenne. D’après le prestataire RH Acerta, un quart des employés belges bénéficient d’un bonus de leur employeur. Comment expliquer ce montant et quels sont les différents types de bonus utilisés par les entreprises ? Le point.
Un employé belge sur quatre s’est vu attribuer un bonus de la part son entreprise en 2023. Montant moyen du supplément financier : 6.000 euros. Une légère augmentation par rapport à l’année précédente (+1,3%), mais qui ne reflète cependant pas totalement l’inflation. Quels sont les différents types de bonus ? Lesquels sont les plus fréquemment utilisés par les entreprises ? Le point avec Catherine Langenaeken, consultante Acerta et spécialiste des rémunérations alternatives.
Quelle est la meilleure forme de bonus ?
Lorsqu’une entreprise recherche la meilleure façon d’accorder un bonus à ses travailleurs, elle privilégie souvent la CCT 90. Malgré son caractère collectif et les contraintes liées à la procédure, cette prime se démarque et est le « maître-achat » pour les patrons. Aucune autre ne permet d’avoir un tel rapport brut-net. Car aucun précompte ne s’y applique.
Le second bonus le plus avantageux est la prime bénéficiaire. Celle-ci a un rapport brut-net qui reste intéressant. Pour 1000 euros bruts déboursés par l’entreprise, on obtient 869 euros nets avec la CCT 90, et 808 euros avec la prime bénéficiaire (pour laquelle s’applique un précompte de 7%).
Quels sont les bonus les plus attribués par les entreprises ?
Il n’est pas étonnant de constater que la majorité des travailleurs qui ont reçu un bonus en 2023 l’ont reçu sous la forme de la CCT 90. C’est le modèle le plus optimisé. Financièrement, c’est ce qui se fait de mieux. Par ailleurs, la CCT 90 est basée sur des objectifs qui sont assignés aux employés, ce qui les motive davantage car ils savent qu’à la clé, il y a une prime intéressante financièrement.
Quels freins pour les employeurs ?
La lourdeur de la procédure et le côté collectif (elle rétribue au moins un groupe d’employés) peuvent constituer des freins pour les employeurs.
Si l’employeur veut rétribuer uniquement les performances individuelles, la seule option d’optimisation est le warrant. Celui-ci n’est pas la forme de bonus la plus populaire, même si son utilisation va crescendo. Par ailleurs, le montant alloué sous forme de warrant est en moyenne beaucoup plus élevé que sous forme de CCT 90, car les plafonds ne sont pas les mêmes.
A quoi doit regarder l’entreprise ?
Elle doit rechercher la meilleure forme de bonus en termes de coût patronal, et de rapport brut-net. Ensuite, elle doit déterminer l’objectif poursuivi par l’octroi du bonus : récompenser les travailleurs individuellement ou collectivement. Il est aussi possible de combiner différents types de bonus pour le même travailleur : CCT 90 et prime bénéficiaire ne sont pas incompatibles.
Quand les bonus sont-ils attribués ?
De façon générale, la grande majorité des bonus, quelle que soit leur forme, sont souvent attribués au printemps. Le mois de mai est statistiquement le plus chargé. C’est souvent la période propice pour les évaluations annuelles.
La CCT 90 est basée sur une année civile, il y a donc un délai de quelques mois pour que l’entreprise détermine si l’objectif a été atteint.
La prime bénéficiaire est liée au dépôt des comptes annuels de l’entreprise, qui se déroule aussi au printemps, puisque les comptes doivent être déposés pour le 30 juin au plus tard.
Ces deux éléments expliquent pourquoi avril-mai sont les mois propices aux versements de bonus.
Comment les différencier ?
Les bonus sont identifiés sous des codes bien distincts, de la même façon qu’ils sont séparés du salaire normal. Des sociétés vont peut-être payer le pécule de vacances au mois de mai et la prime simultanément. Mais en général, les entreprises font en sorte de ne pas verser une somme exceptionnelle (pécule, prime ou bonus) le même mois. Afin d’éviter les confusions pour le travailleur.
Quel montant moyen ?
Le montant moyen du bonus est de 6.000 euros, tous types de primes confondues, selon le dernier rapport Acerta. Les montants des bonus warrant sont généralement assez élevés, ce qui pousse la moyenne vers le haut. En CCT 90, les montants sont moindres. Le montant oscille en fonction de la taille de l’entreprise, des secteurs d’activité. Certains sont plus porteurs que d’autres, ces derniers ayant plus facilement tendance à accorder des bonus.
Qui ?
Un quart des employés belges ont perçu un bonus en 2023. Les crises successives (Covid, énergie…) peuvent refroidir les entreprises quant à leurs dépenses. L’avantage des bonus est qu’il n’est pas récurrent : ce n’est pas un acquis comme le salaire. Il est donc plus facile pour les entreprises de les gérer. Le système de rémunération variable apporte une flexibilité et un effet de motivation des travailleurs. C’est un levier intéressant, mais perçu comme fort onéreux par les entreprises quand elles ne prennent pas en compte les solutions d’optimisation.
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