© belga

Assurance voyage: tout ce que vous devez savoir avant de partir en vacances

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Annulation, assistance ou panne: seuls 25% des Belges disposeraient d’une assurance voyage pour partir en vacances. Mais gare aux subtilités des conditions générales. Voici ce qu’il faut en retenir.

Ne cherchez pas un comparateur exhaustif d’assurances voyage: aucun ne référence l’ensemble des quelque douze assureurs actifs en Belgique. A moins de compter sur un agent ou un courtier, un ménage soucieux de couvrir la plupart les imprévus avant ou pendant ses vacances devra analyser lui-même les offres proposées. Le montant à débourser pour une assurance voyage variera logiquement en fonction du nombre de personnes à assurer, de la destination, de la période couverte (temporaire ou annuelle)… Mais aussi selon les plafonds d’intervention et les options propres à chaque formule, ce qui biaise les conclusions d’une comparaison purement financière.

«L’assurance voyage se décline en trois grandes catégories: il y a l’annulation, l’assistance et l’assurance bagages», résume Nevert Degirmenci, porte-parole d’Assuralia, la fédération représentant le secteur. L’annulation couvre les conséquences financières du fait de ne pas pouvoir partir, pour diverses raisons reprises dans les conditions générales du contrat. L’assistance se réfère aux imprévus susceptibles de survenir vers ou sur le lieu de vacances, que ce soit aux personnes (maladie, accident) ou au véhicule. Enfin, l’assurance bagages couvre les risques liés à leur vol, à leur perte ou aux dommages qui leur sont causés.

Segmenter ou regrouper?

De manière générale, les vacanciers précautionneux disposent de deux options: soit ils cumulent les formules gratuites ou payantes des différents acteurs de leurs vacances (l’annulation incluse d’un logement ou d’une voiture, une couverture additionnelle sur les billets d’avion…), soit ils optent pour une assurance voyage, que ce soit pour privilégier un seul interlocuteur ou disposer d’une couverture plus large. «Tout va dépendre des besoins de la personne ou de la famille, poursuit la porte-parole d’Assuralia. Les plateformes telles que Booking proposent souvent une formule incluant l’annulation, mais elle ne couvre évidemment que la partie « logement ». Il faut aussi savoir que, quand on réserve son voyage avec une carte de crédit d’un certain niveau, de nombreuses banques proposent des packages avec des assurances. Auquel cas un ménage peut obtenir un remboursement via l’organisme bancaire.»

Ce qui est couvert

Les conditions générales des assurances voyage, et donc les motifs permettant de prétendre à une intervention financière, varient selon la compagnie choisie. Mais il existe des points communs. «La maladie, l’accident et le décès sont en principe repris dans tous les contrats d’assistance ou d’annulation», précise Nevert Degirmenci. Parmi ces derniers, on y retrouve le plus souvent bien d’autres motifs tels qu’un divorce ou une séparation de fait, la suppression de jours de congé par l’employeur, un licenciement, les examens de passage, la convocation en tant que juré pour un procès d’assises… Certains contrats proposent aussi un remboursement des vacances en cas de perte d’un animal de compagnie (chien, chat ou cheval) dans les sept jours précédent le départ.

Mais il faut tenir compte d’autres subtilités. Le Vif a parcouru les conditions générales de cinq acteurs belges de référence en matière d’assurance annulation. Si certains octroient un remboursement en cas de décès ou accident d’une personne apparentée jusqu’au troisième degré (oncles et tantes, neveux et nièces, arrière-grands-parents), d’autres ne le font que jusqu’au deuxième degré (frères et sœurs, petits-enfants, grands-parents). En cas de vol d’un visa ou d’un passeport avant le départ, la période acceptée peut varier de 48 heures à sept jours.

Par ailleurs, une simple déclaration sur l’honneur ne suffit pas. Pour bénéficier effectivement d’un remboursement, il faudra toujours présenter une preuve prouvant les faits: un certificat médical, une attestation de l’employeur, une copie de procès-verbal ou encore, dans le cas d’une séparation de fait, une attestation de la commune confirmant le changement de domicile de l’un des conjoints.

Ce qui n’est pas couvert

Les assurances annulation n’interviennent pas en cas de grève à l’aéroport. «Selon la législation européenne, ce sont les compagnies aériennes qui doivent proposer une indemnisation en fonction de la distance et de la durée du vol», rappelle la porte-parole d’Assuralia. Les conséquences d’une grève peuvent néanmoins s’avérer problématique puisque de ce fait, l’assurance annulation ne vaudra pas non plus pour obtenir un remboursement de l’hôtel ou du logement de vacances.

Chaque contrat énumère en outre plusieurs conditions personnelles dans lesquelles l’assurance annulation n’intervient explicitement pas. De manière générale, ce sera le cas pour toute situation à ce point prévisible que l’annulation ne peut pas être considérée comme une surprise: une grossesse connue lors de la réservation et survenant à moins de trois mois des vacances, une maladie à un stade très avancé ou en phase terminale, un retard dans des embouteillages… Les événements inopinés, quant à eux, ne seront couverts que s’ils peuvent être prouvés par un document administratif. Ainsi, la séparation de deux personnes vivant sous un toit différent ne donnera lieu à aucun remboursement. Même raisonnement pour les incidents résultant de comportements à risque, comme la consommation excessive d’alcool ou, de manière plus surprenante vu sa précision, la participation à des courses motorisées. Tous les contrats analysés excluent, enfin, des cas de forces majeures telles que les catastrophes naturelles, le terrorisme, les guerres ou l’exposition à des rayonnements radioactifs.µ

Bon nombre de ces conditions valent également pour les contrats d’assistance. La plupart du temps, ces derniers excluent toutefois la pratique de sports extrêmes. «Dans ce cas de figure, la personne doit s’adresser à son assureur pour obtenir une couverture spécifique au sport concerné», conclut Assuralia. Bien qu’elle permette aux vacanciers de se prémunir de nombreux désagréments financiers ou pratiques, l’assurance voyage ne constitue donc en rien un passeport vers l’insouciance, vu ses nombreuses restrictions.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire