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6 faits sur la nouvelle vie du cash: billets new-look, plombiers monétaires, machines de tri

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

Le cash continue à vivre. La BCE veut assurer sa pérennité avec la conception de nouveaux billets, face à la vague du paiement électronique. En fonction des coupures, sa circulation et son espérance de vie varient fortement. La politique monétaire et sa fameuse «planche à billets» ont également changé de paradigme. Voici six faits à connaître sur la nouvelle vie des billets.

La généralisation des paiements électroniques et l’accessibilité réduite aux distributeurs n’ont -pour l’instant- pas la peau du cash. La circulation nette de liquide est en constante augmentation en Belgique, depuis 2010. En 2023, cette somme est estimée à 52.340.077 euros par la Banque centrale européenne (BCE).

Les billets en circulation sont le total des billets en euros émis par la Banque nationale de Belgique (BNB) depuis l’introduction de l’euro, moins tous les billets restitués à la BNB. Agrégés pour l’ensemble de la zone euro, ces montants représentent la «circulation nette des billets».

Les encours peuvent ainsi être négatifs si la valeur/le nombre de billets restitués à la BNB est supérieur à la valeur/au nombre qu’elle a émis, en raison de la migration des billets entre les pays de la zone euro.

1. Cash: entre 500 et 5 euros, des différences marquées

A certains moments, et pour certaines coupures, la balance du cash en circulation peut donc être négative. C’est particulièrement le cas pour le billet de 500 euros, de moins en moins en utilisé en Belgique. Depuis 2013, sa présence ne fait que chuter. Il atteint aujourd’hui une balance négative de 13.26 points. Le billet de 200 euros est lui aussi en baisse (-1.59), mais remonte quelque peu la pente après un creux atteint en 2016. La coupure de 100 euros est, pour sa part, en augmentation constante (14.39) depuis 2009. Mais c’est le billet de 50 euros qui connaît la plus forte croissance globale (53.09), constante depuis 2002. La coupure de 20 euros augmente modestement (2.70), avec une évolution en dents de scie.

Plus surprenant, les petites coupures ne réalisent pas de grandes performances. La circulation nette du billet de 5 euros se rapproche de la moyenne négative (0.92), tandis que son double de 10 euros est en diminution soutenue depuis 2002 (-3.92).  

2. Cash: des billets new-look en préparation

Fin 2021, la Banque centrale européenne a annoncé son projet de renouvellement des billets, une première depuis 2013. «Elle veut faire en sorte que les euros restent disponibles et accessibles et qu’ils demeurent un moyen de paiement sécurisé et efficace», indique la BNB. La BCE n’a pas encore fixé de date pour la mise en circulation de la nouvelle série des billets. En 2026, le graphisme final sera choisi. En moyenne, de nouveaux billets sont mis en circulation tous les dix à quinze ans. Il ne faut donc pas s’attendre à une sortie rapide.

«Le renouvellement d’une série de billets est un processus récurrent habituel qui permet d’avoir une longueur d’avance sur les contrefaçons», indique encore la BNB. Peu d’information, cependant, filtre sur les potentielles nouvelles technologies et/ou matières qui seront utilisées afin de contrer la fraude.

«Le renouvellement d’une série de billets est un processus récurrent habituel qui permet d’avoir une longueur d’avance sur les contrefaçons.»

BNB

Actuellement, les billets en euros sont imprimés sur du papier à base de fibres de coton, ce qui leur donne une sonorité craquante particulière et une meilleure résistance à l’usure, écrit la BCE. «Nous tenons à ce que les billets soient aussi durables et respectueux de l’environnement que possible. C’est l’occasion de rendre les billets plus attrayants, pertinents et inclusifs pour tous les Européens, y compris les personnes souffrant de déficiences visuelles.»

Les coupures actuelles seront conservées, hormis celle de 500 euros, qui n’est déjà plus renouvelée depuis 2019. «Les tailles et les couleurs resteront très probablement inchangées, afin de faciliter la transition et de limiter les coûts d’adaptation des machines de traitement.»

Face à la tendance dominante du paiement électronique, la BCE reste «attachée aux espèces et déterminée à préserver la possibilité de payer avec de la monnaie de banque centrale.»

3. Les thèmes dévoilés

Les thèmes de ces billets 3.0 sont en revanche déjà connus: «La culture européenne» et «Fleuves et oiseaux» sont les deux options qui ont recueilli le plus de votes lors d’un sondage populaire.

«’La culture européenne’ et ‘Fleuves et oiseaux’ seront les deux thèmes des nouveaux billets d’euros.»

BCE

4. Un billet sur six est retiré du marché

Le taux de retrait et de destruction des billets, en Belgique, s’élève environ à un billet sur six. «La Banque nationale retire de la circulation les billets qui ne présentent plus les critères de qualité suffisants. Il s’agit par exemple, des coupures usagées et dès lors plus difficilement reconnaissables par les distributeurs automatiques de billets ou nos machines de tri», explique la BNB.

5. L’espérance de vie d’une billet

Un billet a une durée de vie moyenne de 2 à 5 ans, chiffre la BNB. La plus petite coupure (5 euros) a une durée de vie de 2 à 2,5 ans et la plus grande (200 euros) de 5 ans. «Les billets qui sont le plus en circulation s’abiment plus rapidement et sont donc plus rapidement retirés de la circulation. Au contraire des billets qui circulent moins et qui sont donc moins sujet à l’usure, salissures et endommagement», explique la Banque nationale de Belgique.

«Un billet a une durée de vie moyenne de 2 à 5 ans.»

BNB.

6. Faire tourner la planche à billets

L’expression ‘faire tourner la planche à billets’ fait en réalité référence aux décisions d’instrument de politique monétaire prises par les banques centrales. La BCE met ces mécanismes en œuvre pour doser la quantité souhaitée de liquidités et piloter les taux à court terme du marché monétaire. Le département Marchés financiers de la BNB applique ensuite de façon décentralisée les décisions prises par la Banque centrale européenne.

Aujourd’hui, la situation a évolué vers un système de plancher axé sur la demande.

BNB

«Ce sont donc les banques nationales qui fournissent les liquidités nécessaires à leurs contreparties au travers de différents canaux, écrit la BNB. Lorsque la présidente de la BCE Christine Lagarde termine son briefing, nous retroussons nos manches et nous entamons notre boulot de ‘plombiers monétaires’.»

Ainsi, explique la Banque nationale sur son blog, la politique monétaire a d’abord basculé d’un ‘système de corridor’ vers un ‘système de plancher axé sur l’offre’, dans lequel le système bancaire voyait affluer beaucoup plus de liquidités qu’il n’en demandait. Aujourd’hui, la situation a évolué vers un système de plancher axé sur la demande: le volume de liquidités fournies est donc déterminé par la demande réelle de liquidités émanant des banques.

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