
Un accord trouvé pour la reprise de 41 restaurants Lunch Garden: voici les établissements concernés (carte)
L’investisseur CIM Capital a confirmé, mercredi, la reprise de 41 des 62 restaurants Lunch Garden. Un total de 430 emplois pourra être sauvé.
La chaîne de restaurants Lunch Garden va pouvoir poursuivre ses activités après l’accord conclu avec l’investisseur CIM Capital. Au total, 41 des 62 restaurants actuels resteront ouverts, a annoncé mercredi la direction dans un communiqué.
Environ 430 employés pourront à nouveau travailler pour la chaîne de restaurants et les franchisés, sur les 800 qui étaient actifs jusqu’ici.
Sur la quarantaine à rouvrir, 24 seront exploités en interne et 17 par le biais d’une franchise.
En Wallonie, les restaurants suivants sont conservés: Nivelles, Tournai Bastions, Mons, Jambes, Fléron, Bierges, Haine-Saint-Pierre, Herstal, Jemappes, Bomerée, Marche, Soignies, Eupen, Jumet, Couillet, Wépion, Waterloo, Ans, Boncelles, Gosselies et Rocourt.
Avec la société d'investissement belge CIM Capital, déjà intervenue dans les cas de Veritas et Neckermann notamment, Lunch Garden fait appel à un investisseur disposant d'une solide connaissance du marché, estime la direction.
Au surlendemain de l'annonce de la faillite de Lunch Garden, une solution n'a donc pas tardé à se dessiner. "Les discussions avec CIM Capital ont été constructives dès le départ. Ensemble, nous avons mené une analyse claire de la situation actuelle et identifié comment collaborer pour assurer un avenir durable à Lunch Garden avec une structure plus agile", commente Stephan Brouwers, le PDG de Lunch Garden.
L'un des curateurs, Stijn Vanschoubroek, souligne, lui, "l'utilité de la procédure de faillite privée, qui permet d'explorer le marché en toute discrétion en vue d'une reprise en continuité de l'exploitation et du maintien du plus grand nombre possible d'employés".
Les syndicats mitigés
La poursuite des activités laisse un sentiment mitigé aux syndicats. Certes, plus de la moitié des travailleurs conservent leur emploi, mais "dans quelles conditions ?", s'interrogent la CSC et le SETCa.
Si le syndicat chrétien est satisfait de la poursuite de l'aventure, il déplore que la moitié des effectifs ait été sacrifiée et s'inquiète pour les conditions de travail du personnel restant. "Comment vont réagir des personnes qui y travaillent depuis 20 ou 30 ans et devront maintenant évoluer avec une flexibilité qui sera poussée au maximum de ce qui est tolérable dans l'horeca?", s'interroge Sandra Antenucci, secrétaire permanente.
La société d'investissement CIM Capital semble malgré tout avoir la confiance des représentants du personnel. "Mais le travail syndical va redémarrer de zéro. Il faut réinventer un climat de concertation sociale", souligne Mme Antenucci. "S'ils ne veulent pas de la concertation sociale, on la forcera", enchérit Spéhane Piron, représentant le SETCa. "L'avenir d'une entreprise se construit avec les travailleurs pour qu'ils s'y sentent bien et aient envie de 'performer'", souligne-t-il.Les organisations syndicales ont en effet le sentiment de ne pas avoir eu voix au chapitre dans ce dossier.
Les syndicats n'ont été que sporadiquement tenus au courant des pourparlers de reprise, via le conseil d'entreprise notamment. La CSC estime qu'il était préférable de jouer cartes sur table afin de voir si un nombre plus important d'emplois ne peut être sauvé. "Il est difficile de refaire le film", concède de son côté Stéphane Piron. "Mais il y aurait certainement eu plus de respect des travailleurs dans la manière dont ils ont été informés", ajoute-t-il, indiquant que bon nombre d'employés avaient connu un "ascenseur émotionnel" ces derniers jours.
Les représentants du personnel vont désormais informer leur base. La direction espère rouvrir la quarantaine de restaurants sauvés vendredi. Aucun mouvement de grève n'est à l'ordre du jour dans les rangs de la CSC.