L’inflation reprend du poil de la bête, mais voici les produits qui baissent malgré tout
Jugulés depuis 15 mois, les prix affichés par la grande distribution ont connu une petite hausse, passant de 2,31% en juin à 2,49% en juillet, selon Testachats. Mais certains produits de base baissent pourtant.
Depuis trois ans, l’association de consommateurs Testachats fait le point mensuellement sur les prix des produits proposés par sept chaînes de supermarchés (Albert Heijn, Carrefour, Colruyt, Cora, Delhaize, Aldi et Lidl). Pour la première fois depuis 15 mois, ceux-ci ont connu une légère inflation, indique l’association par voie de communiqué, celle-ci passant de «2,31% en juin à 2,49% en juillet».
Dans le détail, «les catégories de produits ayant le plus augmenté sont la nourriture pour animaux et les boissons rafraîchissantes (+6%) ainsi que les légumes et les épices (+5%). En y regardant de plus près, c’est sans surprise l’huile d’olive (NDLR: des épisodes de sécheresse plombant la production depuis plusieurs mois) qui a connu la plus forte augmentation en un an (+28%) suivie des fondants au chocolat (+27%) en raison de la hausse du prix du cacao», observe Testachats, qui indique toutefois que le prix de certains produits a continué de baisser, notamment «les produits en papier (essuie-tout, mouchoirs et papier toilette) et autres films alimentaires (film aluminium, film plastique) (-4%)», mais aussi certains fruits (-1,5%), tels «les poires (-9%), les citrons (-9%) et les bananes (-5%)». L’explication de la baisse, pour ces produits-là, serait à chercher du côté de la météo en dents de scie, qui incite moins à consommer des produits d’été et pousse donc à la baisse des prix.
Farine et céréales en baisse sur un an
Un coup d’oeil du côté de Statbel montre que d’autres produits de base connaissent une nette baisse sur un an. C’est le cas des pizzas et quiches (-11,4 %), du lait entier (-8%), des farines et autres céréales (-7,7%).
Logiquement, si les pizzas et quiches ont ainsi baissé, c’est bien parce que la farine a baissé. Pourquoi cette diminution? Parce que, sur un an, le blé (pour prendre cette base de farine), a baissé (-16,9%) – c’est aussi le cas du maïs (- 18% sur un an). À noter que ces chutes de prix – notamment pour les matières premières – correspondent en fait à une décrue consécutive à la flambée des prix engendrée par le Covid, puis la guerre en Ukraine, par ailleurs gros exportateur de blé.
Ainsi le panier tel qu’évalué par Testachats demeure «toujours 27% plus cher qu’en janvier 2022, mois durant lequel l’inflation a dépassé les 2% pour la première fois. L’huile d’olive est ainsi 71% plus chère aujourd’hui qu’en janvier 2022, les pommes de terre 56% plus chères, les crevettes grises 41% plus chères», interpelle l’association de consommateurs, qui ne manque pas de se réjouir de la volonté du prochain gouvernement fédéral de réduire la TVA à 0% sur les fruits et légumes. Tout en «attirant l’attention sur le fait que cette baisse de la TVA devrait profiter aux consommateurs et consommatrices, et pas à gonfler les marges des fabricants».
La méfiance est d’autant plus de mise du côté de Testachats que «le projet avorté de réforme fiscale porté par le Ministre Van Peteghem prévoyait une augmentation de TVA de 6 à 9% pour la viande, les produits laitiers et le pain». Or, «certains éléments de cette réforme» ont l’air de séduire le formateur actuel (NDLR: Bart de Wever), s’inquiète Testachats, dont le porte-parole Jean-Philippe Ducart insiste sur le fait qu’«il n’est pas souhaitable d’augmenter la TVA sur toute une série de produits de base».
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