«L’indice de la peur» stabilisé: après la panique, les marchés dans une relative incertitude
Les craintes d’une débâcle incontrôlable se sont largement atténuées depuis la fin de la semaine dernière, mais les marchés ne sont pas à l’abri de quelques sérieuses turbulences supplémentaires dans les semaines à venir.
Un sacré looping. C’est à-peu-près ce que vient d’effectuer cette semaine le VIX (pour «volatility index), qui mesure la volatilité des marchés financiers américains, l’indice bondissant à l’ouverture lundi alors que les bourses dévissaient, avant de retomber aussi sec. «L’indice de la peur», de son petit surnom, semble se stabiliser en cette fin de semaine, après le coup de chaud qu’ont connus les marchés en fin de semaine dernière.
Toutefois, «les secousses ne sont pas terminées et nous allons encore connaître quelques séances sous tension», tempérait ce jeudi l’économiste belge Bernard Kepenne (CBC) sur son blog, anticipant comme beaucoup d’autres analystes une baisse des taux directeurs de la FED, la réserve fédérale américaine, une action qui devrait permettre d’atténuer le ralentissement en cours de l’économie américaine, dont les derniers chiffres sur l’emploi, parus ce jeudi, ont plutôt rassuré après le sérieux coup de semonce de vendredi passé. Pour rappel, la divulgation de mauvais chiffres concernant le mois de juillet avait poussé le président américain Joe Biden à se fendre d’un communiqué qui, paradoxalement, n’avait rassuré personne.
Le yen concentre l’attention
Reste que les marchés demeurent nerveux. Côté asiatique, et singulièrement au Japon d’où est partie la débâcle boursière lundi, le Nikkei se stabilise timidement, suivi par les marchés européens — Euronext, principale place boursière de la zone euro, décrochant dès l’ouverture, avant de remonter légèrement. Wall Street, à l’heure d’écrire ces lignes, reprenait aussi des couleurs.
Mais c’est surtout à Tokyo que l’on s’interroge, notamment sur les intentions de la banque centrale, qui après avoir augmenté ses taux directeurs vendredi passé (déclenchant la panique que l’on a connu), n’exclut vraisemblablement pas de les augmenter de nouveau, officiellement pour juguler l’inflation. Or, certains analystes s’interrogent sérieusement, côté nippon. «Les raisons invoquées par la Banque du Japon (BoJ) pour justifier sa hausse surprise des taux la semaine dernière ont suscité le scepticisme des analystes, qui doutent que l’économie (NDLR : japonaise) soit réellement sur la bonne voie pour répondre aux projections de la banque centrale», écrit le Japan Times ce jeudi, ajoutant qu«’un certain nombre d’observateurs de la BoJ estiment que la banque centrale a relevé ses taux de manière précipitée en raison de la pression exercée par les législateurs pour soutenir le yen (dont la valeur s’est récemment retrouvée au plus bas depuis une quarantaine d’années, NDLR) afin de réduire le coût des produits importés pour les ménages en difficulté.»
Bref, plus globalement, on n’est pas sorti de l’incertitude, qu’il s’agisse de politique monétaire, de taux d’emploi (les chiffres américains en la matière vont être scrutés comme jamais), ou de tensions géopolitiques — le Moyen-Orient étant suspendu au conflit en cours à une éventuelle implication plus prononcée de l’Iran contre Israël. De quoi nourrir abondamment «l’indice de la peur», qui, s’il se porte plutôt bien, demeure toutefois loin des records atteints lors de la crise financière de 2008 et celle du covid en 2020.
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