Les salaires des Belges ne pourront pas augmenter au-delà de l’indice durant les deux prochaines années
Le Conseil central de l’économie (CCE) a communiqué lundi aux partenaires sociaux que la marge salariale restera encore nulle.
Les salaires des travailleurs belges ne pourront pas augmenter au-delà de l’indice, ni cette année, ni en 2026. Le Conseil central de l’économie (CCE) a communiqué lundi aux partenaires sociaux cette marge salariale nulle.
Ces deux dernières années, cette marge était déjà égale à zéro. Les entreprises enregistrant de bons résultats pouvaient toutefois accorder à leurs travailleurs une prime de pouvoir d’achat. Le handicap salarial – la différence entre les coûts salariaux horaires en Belgique et dans les pays voisins – est estimé à 1% par le CCE.
En vertu de la loi sur la norme salariale de 1996, le rapport de la CCE marque habituellement le début des négociations salariales. Les syndicats négocient ensuite avec les employeurs non seulement les salaires, mais aussi, par exemple, le régime de chômage avec complément d’entreprise (l’ancienne prépension) ou les réductions de travail en fin de carrière. Les salaires pourront toutefois toujours augmenter en fonction de l’inflation. L’indexation automatique garantit en Belgique que les salaires augmentent au fur et à mesure que la vie devient de plus en plus chère. Le nouveau gouvernement De Wever a garanti ce principe dans son accord de coalition.
Les syndicats appellent à une réforme de la loi sur la norme salariale
Suite à cette annonce, les syndicats (CGSLB, CSC et FGTB) appellent lundi à une réforme de la loi sur la norme salariale. Ils pointent qu’en raison de cette législation, « les salaires belges ont suivi une croissance de 2,4% inférieure à l’évolution des salaires dans les pays voisins ».
Cette marge est calculée par rapport à l’augmentation des salaires attendue dans les pays voisins et en comparaison aux salaires des principaux partenaires commerciaux de la Belgique ces dernières années. Elle sera quasiment égale à zéro ces deux prochaines années. Selon les syndicats, le calcul de l’écart salarial entre la Belgique et les pays voisins est « erroné ». Le CCE « ne tient pas compte des mesures qui réduisent les coûts salariaux des employeurs », estime le front commun. « Si le calcul était effectué correctement, on verrait que la Belgique présentait, en 2023, un avantage salarial de 2,4% par rapport à ses voisins ».
Les calculs des syndicats montrent que « depuis 1996, les salaires belges ont suivi une croissance de 2,4% inférieure à l’évolution des salaires dans les pays voisins ». La loi de 1996 « empêche les secteurs de négocier des augmentations salariales qui suivent l’augmentation de la productivité », appuient-ils. La CGSLB, la CSC et la FGTB appellent dès lors à une réforme de la loi sur la norme salariale. « Sans révision de cette loi, la marge fictive, réduite à néant, hypothèque les négociations en vue d’un accord interprofessionnel, car les employeurs n’ont même plus besoin de négocier pour atteindre leurs objectifs », estiment les syndicats