Pieter Timmermans, administrateur-général de la FEB.

Le rebond économique risque de ne pas durer, avertit la FEB

L’inflation persistante et la détérioriation de la compétitivité des entreprises pourraient être un frein au rebond économique, met en garde la FEB.

L’économie belge a un peu mieux résisté au cours des premiers mois de 2023 que ce qui était prévu, ressort-il mardi d’une enquête de la FEB menée auprès des fédérations sectorielles. Toutefois, ce rebond économique pourrait ne pas durer, compte tenu de l’inflation persistante et de la détérioration de la compétitivité des entreprises.

Normalisation des chaînes d’approvisionnement, baisse des prix du gaz et de l’électricité, reflux du cours des matières premières: toute une série de facteurs ont influencé favorablement l’économie européenne ces derniers mois. Et la Belgique a su, elle aussi, tirer son épingle du jeu. Elle s’en est même mieux sortie que l’Allemagne ou le Royaume-Uni, « grâce à la compensation relativement généreuse de la hausse des prix de l’énergie (réductions de TVA, paquet de base…) et au système généralisé d’indexation automatique des salaires », observe la FEB. Selon cette dernière, il y a toutefois un revers à la médaille: « en 2022-2023, les coûts salariaux auront augmenté d’environ 5% de plus que dans nos trois pays voisins, avec toutes les conséquences que cela implique pour les entreprises belges ».

Entre diminution et stagnation

Si bien qu’ »un tiers de nos fédérations sectorielles s’attendent à une nouvelle diminution de leur activité au cours des six prochains mois et la moitié d’entre elles prévoient une stagnation », illustre encore la fédération patronale, pointant le reflux des exportations (-0,5%) et la baisse des investissements envisagés. Dans ce contexte difficile, la FEB suggère d’élaborer « au plus vite » un plan audacieux pour éliminer le handicap de compétitivité accumulé en 2022-2023 par rapport à nos trois voisins. « Il serait notamment judicieux de rendre structurelle la réduction temporaire de 7,07% des cotisations patronales prévue pour le premier semestre de 2023, par exemple sous la forme d’une réduction permanente de 3,54 % des cotisations patronales ».

Un saut d’index ?

La fédération plaide également pour une réforme fiscale, un assainissement des finances publiques voire un éventuel saut d’index « si la situation n’évoluait pas dans la bonne direction ». « Aujourd’hui, tout le monde semble satisfait parce qu’on est au-dessus de la ligne de flottaison. Le pouvoir d’achat a repris un peu d’élan. Mais cette vision n’est que la pointe de l’iceberg », a commenté Pieter Timmermans, CEO de la FEB. « L’instabilité politique forme avec la fragilité économique un cocktail dangereux parce que cela veut dire qu’on reporte la facture à plus tard. Nous espérons donc que le gouvernement fédéral fera encore quelques pas supplémentaires dans la bonne direction, au cours de la dernière année de son mandat, pour empêcher notre pays de glisser structurellement vers un avenir avec moins de croissance », a-t-il ponctué.

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