Le G7 prévient que toute coercition économique « aura des conséquences »
Les dirigeants des pays du G7 ont mis en garde, samedi, quant à toute tentative de « coercition économique ».
Les dirigeants des pays du G7, réunis en sommet à Hiroshima, au Japon, ont prévenu samedi que toute tentative de « coercition économique » aurait « des conséquences », visant implicitement les pratiques de la Chine mais sans la nommer.
La lutte contre les tentatives de Pékin d’utiliser des mesures de restriction du commerce à des fins diplomatiques est un thème central de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du groupe des sept démocraties les plus industrialisées.
« Nous travaillerons ensemble pour veiller à ce que les tentatives d’utiliser les dépendances économiques comme une arme » soient « vouées à l’échec » et aient « des conséquences », ont déclaré les responsables du G7 dans un communiqué.
« Nous exprimons notre vive inquiétude au sujet de la coercition économique » qui nuit non seulement au commerce international mais « porte également atteinte à l’ordre international fondé sur le respect de la souveraineté et de l’État de droit et, en fin de compte, compromet la sécurité et la stabilité mondiales », ont-ils ajouté.
Le G7 est particulièrement préoccupé par sa vulnérabilité dans des secteurs stratégiques tels que les minerais essentiels, les semi-conducteurs et les batteries électriques.
Ses dirigeants veulent renforcer les chaînes d’approvisionnement pour éviter leur perturbation et veiller à ce que les technologies ayant des applications en matière de sécurité nationale soient « contrôlées de manière appropriée ».
Des responsables européen et américain avaient évoqué dans la matinée des éléments de langage vis-à-vis de Pékin qui devraient être présents dans le communiqué final du G7 attendu dimanche.
Cette déclaration commune ne contiendra rien d' »hostile » ou de « gratuit », mais plutôt un appel à des « relations stables avec la Chine et à travailler ensemble sur des questions d’intérêt mutuel« , selon le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis Jake Sullivan.
Washington a mené ces derniers mois une intense campagne visant à restreindre l’accès de la Chine aux outils avancés de fabrication de semi-conducteurs, en invoquant des préoccupations de sécurité nationale et en poussant le Japon et les Pays-Bas à prendre des mesures similaires.
M. Sullivan a assuré que les divergences passées entre les États-Unis et les pays de l’Union européenne sur la position à adopter face à la Chine s’étaient largement estompées, et que la stratégie commune mettrait l’accent sur la nécessité de se protéger tout en évitant une confrontation directe avec Pékin.
Un responsable de l’Union européenne a également estimé que le G7 était « prêt à coopérer » et à évaluer les risques sur les questions stratégiques liées à la Chine.
Une source diplomatique française a estimé de son côté que la cohésion sur la Chine au sein du G7 avait « vraiment progressé »: « Nous ne sommes pas dans une situation où, d’un côté, les Etats-Unis poussent à une politique ultra-agressive vis-à-vis de la Chine, et de l’autre, nous essayons de contrer cela », a assuré cette source à l’AFP.