Le déficit public belge en avance de 6 milliards d’euros par rapport aux prévisions
En 2023, le déficit public belge est inférieur de 6,2 milliards d’euros par rapport à ce qui était prévu dans le budget initial. C’est ce qui ressort du rapport rendu jeudi par le comité de monitoring au gouvernement fédéral.
Le déficit budgétaire s’établirait de la sorte à 4,8% du Produit intérieur brut (PIB), soit 27,4 milliards d’euros, au lieu des 5,9% attendus. Pour le niveau fédéral, l’amélioration par rapport aux prévisions se chiffre à 3,2 milliards d’euros ou 0,6% du PIB. Cette amélioration s’explique par une inflation moindre et des prix de l’énergie en baisse, ce qui entraîne une diminution des montants alloués au tarif social.
Les perspectives demeurent toutefois préoccupantes. A politique inchangée, le déficit des entités belges pourrait atteindre 41,6 milliards d’euros en 2028 ou 6,1% du PIB. La dette publique, estimée cette année à 106,4% du PIB, pourrait représenter 117,6% du PIB dans 5 ans.
Ces prévisions sont publiées alors que le retour à la discipline budgétaire européenne est annoncé l’an prochain, en d’autres termes les règles fondées sur le principe d’un déficit public ne dépassant pas 3% du PIB et une dette de 60% du PIB.
« La Belgique pourrait faire partie des pays à risque élevé »
Selon une proposition de la Commission européenne, pas encore approuvée, la Belgique pourrait se retrouver dans la catégorie des pays à risque élevé. Vendredi, le gouvernement fédéral aura une première réunion au cours de laquelle il recevra le gouverneur de la Banque nationale, le commissaire au Plan, le directeur de l’Agence de la Dette et le président du Comité de monitoring.
Samedi, des bilatérales sont prévues avant le premier jour de conclave dimanche. Interrogé jeudi après-midi à la Chambre, le Premier ministre, Alexander De Croo, voit dans les nouveaux chiffres la confirmation du « sérieux » du gouvernement sans toutefois convaincre l’opposition N-VA qui l’a mis en garde sur les conséquences à attendre de la Commission européenne.
« Il reste beaucoup de travail »
La secrétaire d’Etat au Budget, Alexia Bertrand, juge quant à elle que cette diminution du déficit, « ce n’est pas rien » mais qu’il faut bien se garder de « crier cocorico ». « Il reste beaucoup de travail » à faire, a souligné le secrétaire d’Etat, en insistant sur la nécessité de contenir les dépenses liées au vieillissement de la population « et notamment la charge des pensions ». Elle a plaidé en faveur d’une réforme des pensions qui rende le système « soutenable à l’avenir », jugeant cependant « insuffisante » la proposition mise sur la table par la ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS). « Il va falloir faire mieux et faire en sorte que les pensions puissent être payées » sur le long terme, a poursuivi Mme Bertrand, rappelant que le montant des pensions augmente automatiquement d’année en année, de trois milliards d’euros par an.