La BCE relève son taux de référence: du jamais vu depuis 2001

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé de 0,25 point de pourcentage son taux d’intérêt de référence.

Le taux d’intérêt de référence de la Banque centrale européenne a été relevé pour la neuvième fois consécutive. Une hausse qui intervient dans le cadre de la politique de resserrement monétaire de la BCE, visant à combattre l’inflation en zone euro.

L’augmentation des taux de 0,25 point de pourcentage décidée jeudi, comme en juin, porte le taux de dépôt des liquidités bancaires à la BCE, qui fait référence, à 3,75%. La BCE a par ailleurs décidé de ramener à 0% la rémunération d’une partie des réserves des banques à son guichet, qui ont un caractère obligatoire, ce qui va réduire la facture qu’elle doit payer en intérêts sur les réserves qui représentent encore plusieurs billions d’euros.

L’inflation restera forte malgré tout

« L’inflation ralentit, mais devrait rester trop forte pendant une trop longue période« , a déclaré l’institution dans un communiqué. Le taux de dépôt, qui fait référence, se hisse au même niveau que son pic historique de 3,75%, atteint entre octobre 2000 et mai 2001. Le taux de refinancement se situe à 4,25% et le taux de facilité de prêt marginal à 4,50%.

En zone euro, l’inflation est certes en recul, à 5,5% sur un an en juin, mais surtout grâce au tassement des prix de l’énergie, et en restant très au-delà de l’objectif de 2% fixé par la BCE. Les hausses successives de taux commencent à susciter des craintes. La politique des taux élevés est « risquée » et pourrait « prolonger la phase de faiblesse économique en Europe et en Allemagne que nous vivons actuellement », a déclaré le président de l’institut berlinois DIW Marcel Fratzscher.

Objectif de la BCE: un retour à 2% pour l’inflation

Et la suite? La BCE va fixer ses taux d’intérêt directeurs « à des niveaux suffisamment restrictifs » et ce « pour assurer un retour au plus tôt de l’inflation » à 2%, explique l’institution. Cela ne permet pas de conclure qu’une nouvelle hausse des taux se profile déjà pour sa prochaine réunion en septembre.  La zone euro est tombée en légère récession l’hiver dernier, mais les dernières prévisions du Fonds monétaire international voient le PIB (produit intérieur brut) de la région progresser de 0,9% (+0,1 point) en 2023, malgré un recul en Allemagne (-0,3%), seul pays du G7 qui devrait voir la récession perdurer.

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