© Getty Images

La baisse de prix des matières premières ne profite pas aux consommateurs

Testachats a observé un taux d’inflation de 17% par rapport à juin 2022, en comparant les prix de 3.000 produits de 7 supermarchés avec les prix de l’année dernière. Si l’organisation de consommateurs constate une très légère baisse des prix dans les rayons, celle-ci est « beaucoup trop faible par rapport à la chute des prix sur les marchés de gros internationaux. Il est clair que les consommateurs sont encore loin de profiter de ces évolutions positives », pointe l’organisme, qui a alerté l’Autorité de la concurrence (ABC) de ses constats.

En mars, Testachats enregistrait une « inflation record » de plus de 20% dans les supermarchés. Trois mois plus tard, elle stagne encore à 17%. L’inflation diminue, « mais trop lentement », alors que les prix de l’énergie et de certaines matières premières ont fortement chuté.

L’organisation en veut pour preuve les prix internationaux des céréales, qui enregistrent une baisse depuis octobre 2022. Depuis lors, « sur les 32 sortes de farines étudiées dans le panier de Testachats, seules 10 sont devenues moins chères, 5 ont gardé le même prix et 17 sont devenues plus chères », illustre Testachats. La situation en « encore pire » pour l’huile de friture : depuis la chute des prix internationaux des huiles végétales en mars 2022, aucune huile de friture n’a vu son prix baisser. Ce mois-ci, les légumes occupent à nouveau la tête du classement des produits alimentaires les plus onéreux. Les consommateurs paient désormais leurs légumes en moyenne 33% plus cher qu’il y a un an. Le podium est complété par les carottes (+70%), les oignons (+63%) le ketchup (+48%), la moutarde (+46%) et enfin les frites surgelées (+39%).

Ces constats ont amené Testachats à interpeller l’ABC pour qu’elle enquête sur la question de la « greedflation » (inflation causée par l’augmentation des profits, NDLR). Alors que les prix en supermarchés peuvent parfois augmenter rapidement en réponse à la hausse des prix de gros sur le marché international, les baisses de prix prennent plus de temps à se répercuter, constate l’organisation. 

« Est-ce que ce sont les producteurs, ou les distributeurs qui en profitent ? Selon la Banque Centrale Européenne oui, selon la Banque Nationale, non. Il est urgent d’avoir des données objectives à ce sujet permettant de prendre les mesures nécessaires pour protéger le pouvoir d’achat des ménages« , explique Julie Frère, la porte-parole de Testachats.

Contenu partenaire