Important ralentissement de l’inflation en Belgique en 2023, établie à 2,3%
L’inflation totale en Belgique s’est établie à 2,3% en 2023, selon le rapport annuel de l’Observatoire des prix du SPF Économie.
L’inflation totale, ralentie par l’impressionnante chute des prix de l’énergie, s’est établie à 2,3% en 2023 en Belgique, ressort-il mardi du rapport annuel de l’Observatoire des prix du SPF Économie. Les prix des produits alimentaires, des services et des biens industriels ont, par contre, continué à grimper.
Comparée avec celles des pays voisins, l’inflation totale a été beaucoup moins élevée au plat pays qu’ailleurs, bien qu’elle ait également chuté en Allemagne et aux Pays-Bas. En France, par contre, elle est restée relativement stable. Cette différence s’explique principalement par l’évolution différente des prix de l’énergie dans ces pays.
Ainsi, chez nous, les prix de l’énergie ont diminué dès le début de l’année 2023 et le phénomène s’est intensifié au fil des trimestres. Si bien qu’en moyenne, sur l’ensemble de l’année 2023, l’inflation pour les produits énergétiques a été de -28,4%. Les prix de gros sur les marchés des matières premières énergétiques ont dégringolé à la suite, entre autres, « de la baisse de la demande résultant de conditions climatiques clémentes, d’efforts d’économie d’énergie et du ralentissement de l’économie chinoise », analyse le rapport. Néanmoins, les prix du gaz et de l’électricité restent toujours supérieurs à leurs niveaux de prix d’avant les tensions entre l’Ukraine et la Russie.
En Allemagne et en France, l’inflation énergétique a ralenti par rapport à 2022, mais elle reste positive avec un niveau de respectivement 5,1 % et 5,7 %.
Cette progression plus rapide, à la hausse comme à la baisse, des prix de l’énergie en Belgique par rapport à ces pays voisins, s’explique surtout par une organisation de marché différente. « En Belgique, le marché de l’énergie est plus libéralisé, avec une part plus importante des contrats à prix variables pour l’électricité et le gaz, entraînant par conséquent une plus forte répercussion des prix de gros de l’énergie sur les prix à la consommation dans notre pays, tant à la hausse qu’à la baisse », détaille le SPF Économie. « En Allemagne, le marché de l’énergie est moins libéralisé et les consommateurs bénéficient par ailleurs de prix fixes sur un an négociés par leur municipalité. En France, c’est l’application de prix réglementés et d’un bouclier tarifaire qui expliquent l’évolution des prix du gaz et de l’électricité », poursuit-il.
Dans les autres groupes de produits, l’inflation a, au contraire, fortement progressé et a atteint des valeurs historiquement élevées en 2023.
Au niveau des produits alimentaires, par exemple, l’inflation a bondi pour atteindre 12,7% en moyenne en 2023, une première selon le SPF.
L’inflation des services a également augmenté dans des secteurs tels que la restauration, le logement et les services hospitaliers et s’est établie à 6,3%.
Quant à la forte inflation des biens industriels (5,4%), elle s’explique par la hausse des prix des importations et des matières premières, répercutée sur les prix à la consommation dans la foulée. « Cependant, les contraintes d’approvisionnement ont été éliminées et le ralentissement de l’économie mondiale, en particulier en Chine, a réduit le niveau d’augmentation des prix des biens industriels au cours de l’année 2023 », ponctue le rapport sur une note rassurante.
L’inflation totale est mesurée sur la base de l’indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH).