Achat immobilier
©BelgaImage

Pourquoi le nombre de prêts hypothécaires atteint des records en Belgique

Le marché des prêts hypothécaires est particulièrement vigoureux en Belgique comparé au reste de l’UE. Ce qui ne veut pas dire que tout va bien dans le plat pays.

La Belgique possède le deuxième plus grand nombre de prêts hypothécaires par habitant en Europe, selon le rapport Proprety Index 2024 publié vendredi par le cabinet Deloitte. Si le marché immobilier belge est confronté à des défis majeurs, tout comme le reste de l’Europe, l’activité hypothécaire et la demande de logements restent toutefois relativement élevées dans le pays.

Le bilan faussement rassurant des prêts hypothécaires en Belgique

Selon le rapport, qui analyse l’évolution des marchés de l’immobilier résidentiel dans 24 pays européens, le marché hypothécaire belge est resté solide en 2023. L’année dernière, 187.516 hypothèques ont été contractées, pour un volume total de 30,8 milliards d’euros. La Belgique se classe ainsi au deuxième rang des pays analysés en termes d’activité hypothécaire par habitant.

Avec un taux hypothécaire moyen de 3,3%, la Belgique fait également partie des pays avec les taux d’intérêt les plus bas en Europe. Seuls des pays comme la Bulgarie (2,6%) et l’Espagne (3,1%) affichent des taux d’intérêt légèrement inférieurs. En comparaison, les taux hypothécaires en Pologne sont de 8,08% et en Hongrie de 7,4%. «L’achat d’une maison en Belgique reste donc relativement intéressant», note Deloitte.

D’après le Property Index 2024, la Belgique a en outre connu la plus forte croissance de construction de nouveaux logements par habitant de toute l’Europe en 2023. Le nombre de bâtiments résidentiels achevés pour 1.000 habitants a augmenté de 14,3 %, un taux uniquement égalé par la Bulgarie, qui a connu une croissance similaire de 14,1 %.

Cette forte augmentation ne se traduira toutefois pas par une baisse des prix dans l’immédiat. En effet, en 2023, les prix des logements neufs en Belgique ont augmenté en moyenne de 3,4%, portant le prix de transaction moyen à 3.207 euros par mètre carré. Dans les grandes villes comme Bruxelles et Anvers, la hausse des prix est encore plus prononcée, avec une augmentation de 10%.

Enfin, l’accessibilité du logement est restée stable en Belgique l’année dernière. Un ménage belge doit mettre de côté en moyenne 7,9 salaires annuels bruts pour acheter une nouvelle maison de 70 mètres carrés. Ce chiffre place la Belgique au milieu du classement européen, ce qui signifie que l’achat d’un logement en Belgique est raisonnablement abordable par rapport à d’autres pays. Aux Pays-Bas et en République tchèque, par exemple, les ménages doivent épargner respectivement 15,1 et 13,3 salaires annuels pour acheter un logement comparable.

«Malgré cette position relativement favorable, l’accessibilité au logement reste un problème croissant en Belgique, en particulier à Bruxelles, où près de 40% de la population est menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale. En outre, plus de 60.000 ménages sont sur la liste d’attente pour un logement social ou abordable», note Cédric Van Meerbeeck, du cabinet Deloitte. «De plus, le déséquilibre entre l’offre et la demande a entraîné une forte hausse des loyers, ce qui a encore aggravé l’accessibilité des logements locatifs.»

Contenu partenaire