Immobilier: où pouvez-vous encore acheter une maison avec 200.000 euros en Wallonie? (carte interactive)
Chaque année, la Fédération des notaires analyse les prix de l’immobilier partout en Wallonie. Sur base des chiffres de 2022, Le Vif a analysé où il était encore possible d’acheter avec un montant de 200.000 euros.
202.500 euros. Jamais le prix médian pour acheter une maison en Wallonie n’avait été aussi élevé qu’en 2022, selon le Baromètre de la Fédération du notariat. 202.500 euros, c’est 6,6% de plus que l’an dernier. Une hausse, même si elle reste plus faible que l’inflation. 202.500 euros, c’est aussi 22,7% de plus qu’il y a cinq ans. En Belgique, en 2022, les acheteurs ont payé, en moyenne, 24.000 euros de plus pour une maison que l’an dernier, 9.000 euros de plus pour un appartement. « En Wallonie, on reste dans des prix raisonnables comparé aux autres régions du pays, analyse Sylvain Bavier, notaire à La Louvière. Mais on a de moins en moins de biens à 200.000 euros. Si on prend en compte l’inflation, on est sur une augmentation des prix de 6 à 7% ces cinq dernières années. Le citoyen doit dépenser de plus en plus pour le même bien. »
Trois couleurs
En Wallonie, la très grande majorité (84,9%) des transactions immobilières pour l’achat d’un bien concerne une maison. Le Vif s’est donc demandé où il était encore possible d’acheter en Wallonie avec un budget de 200.000 euros, proche du prix médian de la région. Et, comme le montre la carte ci-dessous, ce n’est pas si simple. Le Brabant wallon est déjà à oublier (à l’exception d’Hélécine et de Rebecq), tout comme le sud du Luxembourg.
Les communes en vert restent sous cette barre (symbolique) puisque 50% des maisons y sont vendues pour un maximum de 200.000 euros. La commune la moins chère étant Hastière dans le namurois où le prix médian d’une maison s’élève à 80.000 euros (suivie par Colfontaine, Frameries et Viroinval). En orange, cela se complique, mais c’est encore possible. La médiane des prix est supérieure à 200.000 euros mais 25% des maisons de la commune ont été vendues à moins de 200.000 euros en 2022 et pourraient donc rentrer dans ce budget hypothétique de 200.000 euros. En rouge, très peu d’espoir. Plus de 75% des maisons de la commune ont été vendues à un prix plus élevé.
En cliquant sur votre commune, vous pourrez également découvrir le prix médian d’une maison dans votre commune et son évolution depuis l’an dernier. Les communes en gris ne sont pas reprises dans les rapports de la Fédération des notaires, elles n’ont pas connu assez de transactions immobilières l’an dernier pour établir une représentativité.
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L'importance du PEB
Une somme toujours plus élevée pour un même bien, c'est la tendance de ces dernières années. Il devient donc difficile de trouver des maisons pour un petit budget. "Si vous tombez aujourd'hui sur une maison en vente entre 100.000 et 150.000 euros, elle nécessitera des rénovations dans un but de confort mais aussi énergétique, analyse Sylvain Bavier. Aujourd'hui, ce n'est pas encore tellement le cas mais demain, le prix des immeubles sera fortement influencé par leur qualité énergétique. Dans l'octroi de crédits déjà, les banques sont de plus en plus attentives au PEB du bien. Et à l'échelon institutionnel, les choses bougent. Côté flamand, si vous achetez un bien avec un PEB F ou G, vous devez effectuer des travaux pour passer en PEB D. Ce n’est pas encore le cas en Wallonie, mais on arrivera aux mêmes normes. On constate déjà des changements du côté locatif."
Le prix des passoires énergétiques risque donc de plonger. "On peut imaginer une période tampon dans un premier temps, mais la courbe de prix évoluera vraisemblablement en parallèle avec les nouvelles exigences." Comprenez: il sera plus difficile de vendre un bien avec un mauvais PEB sur un court délais, ou son prix diminuera fortement à un moment ou à un autre.
Ralentissement du marché
Hormis le PEB, deux autres facteurs poussent le notaire Sylvain Bavier à penser qu'on se dirige vers un ralentissement du marché dans les prochaines années: la situation économique, liée à la guerre en Ukraine et le facteur émotionnel des futurs acquéreurs. "Les conditions économiques actuelles poussent les acheteurs à ralentir leurs investissements ou à réfléchir plus longuement. On a vendu, pendant la période Covid et l'an dernier encore, des biens moins qualitatifs pour des prix plus élevés que précédemment. On arrive à un pic où les prix vont stagner. On n'arrive pas au soleil sans se brûler."
L'augmentation des taux jouera également sur le marché immobilier, selon le notaire louviérois. "On est actuellement aux alentours d'un taux de crédit de 4%, on a plus que doublé en très peu de temps. Evidemment, cela joue. Avec une même mensualité, on pouvait emprunter 300.000 euros il y a deux ans. Aujourd’hui, à 4%, on peut avoir 250.000 euros."
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