Nouvelle mesure wallonne pour aider les jeunes à acheter leur premier bien immobilier: « Un peu léger »
Le gouvernement a adopté en première lecture un série de nouvelles mesures fiscales, dont le doublement de l’abattement octroyé lors de la première acquisition. Une mesure qui vise à favoriser l’accès à la propriété aux jeunes.
Vendredi dernier, le gouvernement wallon s’est mis d’accord sur une réforme partielle de la fiscalité immobilière. Le texte a été adopté en première lecture, une série d’étapes reste donc à effectuer avant que le projet de décret soit voté par le Parlement wallon. Mais le texte pourrait déjà entrer en vigueur dans le courant de l’été 2023.
Plusieurs mesures ont été adoptées, mais l’une d’entre elles a une importance particulière, notamment pour les premiers acheteurs. Afin de faciliter l’accès à la propriété chez les jeunes, l’abattement fiscal sur les droits d’enregistrement sera doublé.
Les primo-acquérants bénéficient d’un abattement qui s’élève à 20.000 euros depuis 2018. Avec cette nouvelle mesure, cet abattement s’élèvera à 40.000 euros pour les biens allant jusqu’à 350.000 euros. Au-delà de ce montant et jusqu’à 500.000 euros, l’avantage sera dégressif. Pour ceux qui sont encore au-dessus de ce dernier prix, l’abattement actuel de 20.000 euros sera toujours d’application. Cette nouvelle mesure permettrait donc pour un nouveau bien « d’obtenir un avantage fiscal réel pouvant aller jusqu’à 5 000 euros pour un bien soumis au taux normal de l’enregistrement de 12,5 % », indique le ministre wallon du Budget, Adrien Dolimont (MR).
Quant à l’abattement pour un terrain à bâtir ou une habitation en construction ou sur plan, les bornes de valeurs seront réduites de moitié, avec un abattement de 40.000 euros pour les acquisitions allant jusqu’à 175.000 euros et de 20.000 euros pour celles de plus de 250.000 euros, a-t-il détaillé dans un communiqué.
Un bon premier pli
Si la mesure peut tenter d’encourager les jeunes à acheter un bien immobilier, elle est également bien accueillie du côté des notaires. « Cela reste une mesure favorable aux acquéreurs et, à ce titre, on ne peut que s’en réjouir puisque ça reste un souhait premier que de voir des personnes propriétaires de leur propre bien. C’est quand même important de faciliter cet accès dans un marché où, aujourd’hui, les prix se sont envolés et les conditions de crédits se sont renforcées », souligne Renaud Grégoire, porte-parole de la fédération du notariat (Fednot).
Pour la Fédération des notaires de Belgique, toutefois, cet avant-projet de décret oscille entre un coup dans l’eau et une réelle avancée concrète. « Il faut bien commencer par quelque chose. Maintenant, je pense que ce sera globalement un peu léger. Si l’idée de cette mesure, c’est de supprimer la réduction des droits d’enregistrement et pour ne garder qu’un abattement de 40.000 euros, je crains que cela ne permette aux jeunes de devenir propriétaires de façon aisée. »
Renaud Grégoire insiste cependant sur le fait que cette mesure serait un bon début, mais qu’il en faudra plus pour réellement soutenir les personnes désirant acheter une première habitation. « C’est bien d’avoir pris le pli mais je pense qu’à un moment donné, il va peut-être falloir aller plus loin. Si on veut vraiment encourager les gens à devenir propriétaires de leur propre bien, il faudrait plutôt un système avec un abattement de 100.000 ou 150.000 euros. »
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