Trois PME belges sur dix en difficulté à la suite de la crise énergétique
Près de trois PME belges (29,9%) sur dix sont en difficulté à cause de la crise énergétique. Ces entreprises étaient saines avant la crise, elles sont aujourd’hui dans la tourmente et ont un besoin urgent d’injection de liquidités, ont alerté jeudi l’Union des classes moyennes (UCM), Unizo et GraydonCreditsafe au moment de présenter la 12e édition du « Rapport PME 2022: aperçu de l’état de santé économique et financière des PME belges ».
La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 a déjà fortement touché les PME, ont-ils souligné. « Le choc lié au Covid a été un choc au niveau du chiffre d’affaires, qui a pu être maîtrisé. Cette fois-ci, les chocs (salarial et énergétique, NDLR) sont très différents. Ils attaquent les frais et sont plus difficiles à maîtriser », a insisté Eric van den Broele, directeur Recherche et Développement chez GraydonCreditsafe.
D’après les analyses de GraydonCreditsafe sur près de 1,5 million de PME belges de moins de 50 salariés, les entreprises ayant entre 1 et 4 travailleurs sont les plus touchées. 47,5% d’entre elles sont en difficulté alors qu’elles n’avaient pas de problème au 1er janvier 2022. Les entreprises n’ayant pas de salarié s’en sortent mieux puisque « seules » 24,2% d’entre elles ont basculé dans le groupe des entreprises dont les réserves ont fondu.
Il y a malgré tout quelques nuances au niveau régional. Ainsi, en Wallonie, plus d’un indépendant solo sur cinq (21,6%) – un sur quatre (25%) à Bruxelles – est en difficulté alors qu’il ne l’était pas en début d’année, a précisé l’UCM.
En Flandre, c’est la classe 20-49 travailleurs qui est la plus touchée. Près de 45% de ces PME ont vu leurs réserves fondre alors qu’en Wallonie et à Bruxelles, ce sont les entreprises ayant entre 1 et 4 travailleurs qui sont plus touchées.
Dans ce contexte, l’UCM avance six propositions. « Poursuivre et accentuer les mesures de soutien, en particulier aux petits employeurs; verser assez rapidement les aides; poursuivre le dialogue avec les fournisseurs d’énergie », a expliqué Arnaud Deplae, secrétaire général de l’UCM. Selon lui, « les prix sont bien moins élevés qu’en août 2022, mais restent encore cinq fois plus élevés qu’avant la crise. Les fournisseurs tardent à répercuter ces diminutions sur les contrats. On souhaite l’application du code de bonne conduite annoncée par le Premier ministre », a-t-il ajouté.
Les autres mesures avancées sont: « avoir un pilotage plus rapproché de la situation des PME; mettre en place une communication et une gestion de crise adaptée aux PME; et enfin, promouvoir une culture de l’anticipation et de gestion des risques au sein des PME ».
Du côté de l’organisation patronale flamande Unizo, il ne faut plus « d’indexation automatique des salaires dans le reste de l’année 2023 après celle de janvier ». Et l’indexation de 2024 devra faire l’objet, au moins en partie, de « négociations salariales interprofessionnelles avec les syndicats », plaide-t-elle.