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Proximus: Guillaume Boutin annonce quitter son poste de CEO
Le départ annoncé de Guillaume Boutin, CEO de Proximus, marque un tournant pour l’opérateur télécom belge. Attiré par une opportunité chez Vodafone, le patron français assure que sa décision n’est pas liée aux critiques politiques dont il a fait l’objet ces derniers mois.
Guillaume Boutin, actif au sein du Groupe Proximus depuis sept ans et occupant le rôle de CEO depuis décembre 2019, quittera l’entreprise à la mi-mai pour rejoindre le groupe britannique Vodafone en tant que CEO Vodafone Investments & Strategy. Il a confié avoir été approché il y a plusieurs mois déjà par son futur employeur. Cette approche est toutefois intervenue après la prolongation, durant l’été, de son mandat en tant que CEO de Proximus.
Critiques du monde politique
Durant l’automne dernier, les critiques émanant du milieu politique – en particulier de Georges-Louis Bouchez, le président du MR, et du député nationaliste Michael Freilich – quant à sa gestion de l’opérateur belge ont été acerbes. Le patron français affirme cependant que cela n’a pas joué dans sa décision, pas plus que le récent accord de gouvernement qui voit le MR et la N-VA réunis au sein de la coalition Arizona. “Mon départ n’est en aucun cas lié au changement de majorité, mais bien à une opportunité qui s’est présentée à moi. C’est un moment charnière dans ma carrière. (…) Il y a parfois des appels que vous ne pouvez pas ignorer.”
Guillaume Boutin en a profité pour glisser que sa rémunération chez Proximus ne se trouvait pas dans le haut de la fourchette de ce que touchent en moyenne des patrons d’entreprises technologiques en Europe. “Ce n’est jamais une décision facile à prendre lorsque vous quittez une entreprise pour laquelle vous avez tout donné durant sept ans”, a-t-il ajouté. “Nous avons accompli un trajet fantastique durant sept ans et l’entreprise est arrivée à un niveau jamais atteint.
Qui pour lui succéder?
Le CEO restera à son poste jusqu’à la mi-mai et le conseil d’administration de Proximus se mettra prochainement à la recherche de son successeur. Celui-ci ne sera peut-être pas encore désigné d’ici au mois de mai, a laissé entendre Stefaan De Clerck, le président du conseil d’administration. Le cas échéant, un CEO ad interim sera désigné en interne. Pour le président du CA, ce départ s’assimile à une “énorme promotion” pour Guillaume Boutin. Cela le fait passer d’une équipe du championnat belge de football à une formation de Premier League, à “la plus grande équipe du monde”, a-t-il illustré.
« Une fierté »
C’est dès lors une fierté pour Proximus que son patron ait été sollicité de la sorte, a résumé le président du conseil d’administration. Stefaan De Clerck assure qu’il n’était pas du tout au courant que son CEO avait été approché par Vodafone. “C’est sa décision, pas la nôtre. J’ai tout fait pour essayer de garder notre meilleur joueur.” Pour le président de Proximus, il s’agit maintenant de “convaincre le nouveau gouvernement, en tant qu’actionnaire majoritaire, de la pertinence de notre stratégie”.
Il appelle de ses vœux à une vision du gouvernement qui soit à l’unisson et qui partage la vision stratégique de l’opérateur. Des rencontres, qui incluront le patron français, “architecte” de cette vision et du plan industriel actuels, sont d’ailleurs prévues mardi et jeudi avec les ministres de tutelle que sont Vanessa Matz (Les Engagés) pour les Entreprises publiques et Jan Jambon (N-VA) pour les Finances et la compétence de la SFPIM, le bras financier de l’État fédéral.