Les multinationales européennes veulent réduire leur dépendance à la Chine
Plus de 40% des multinationales présentes en Europe prévoient à moyen terme de relocaliser leurs approvisionnements vers des pays amis, pour réduire leur dépendance à la Chine, selon une étude publiée par la Banque centrale européenne.
La relocalisation d’un réseau de production en ciblant des pays alliés, désigné par « friendshoring », « devrait devenir beaucoup plus courante », note la BCE.
Pour preuve, 42% d’un panel de 65 grandes entreprises sondées en juillet-août envisagent de mettre en place telle stratégie, contre seulement 11% affirmant l’avoir déjà appliquée au cours des cinq années passées.
Autre enseignement, 49% des répondants souhaitent rapprocher la production des biens des marchés où ils sont consommés, selon la pratique de « nearshoring » qui prend le pas sur la mondialisation avec, pour effet, un renchérissement attendu des coûts de fabrication.
Interrogées sur les pays qui pourraient poser un risque pour les chaînes d’approvisionnement dans leur secteur, deux tiers des entreprises ont cité la Chine, loin devant les États-Unis, Taiwan, l’Inde, la Turquie et la Russie qui recueillent 10% des réponses.
La pandémie de Covid-19 a mis en lumière la dépendance des pays industrialisés avec la Chine sur divers produits considérés comme essentiels, poussant ces derniers, en particulier les États-Unis et l’Union européenne, à chercher à ramener la production sur leur territoire.
Plus de la moitié des entreprises sondées par la BCE ont ainsi déclaré s’approvisionner en matériaux critiques auprès d’un ou plusieurs pays spécifiques et « une grande majorité d’entre eux ont identifié la Chine » comme l’un de ces pays, perçu comme présentant « un risque élevé », selon le document de la BCE.