Ce lundi matin, en se rendant à un conseil ordinaire d’entreprise, les syndicats allant à la rencontre des dirigeants de Delhaize se sont trouvé nez à nez avec des agents de sécurité. Des conditions inacceptables pour eux. Pourtant, « La direction prévoit de maintenir cette précaution lors des prochaines réunions », affirme le porte-parole du groupe.
Le dialogue social chez Delhaize reste très difficile. Lundi, un conseil d’entreprise régulier, prévu de longue date, devait avoir lieu au sein de la chaîne de supermarchés, mais les délégués syndicaux ont été accueillis par une ligne d’agents de sécurité. Selon le syndicat socialiste, la direction traite le personnel comme des « terroristes », tandis que le syndicat libéral parle d’une nouvelle escalade et d’une « déshumanisation » du personnel.
Les agents de sécurité auraient tenté de fouiller les délégués syndicaux, qui ont refusé, indique Wilson Wellens (ACLVB).
De son côté, la direction confirme qu’elle a fait appel aux agents de sécurité lundi « pour favoriser un climat serein et assurer la sécurité de toutes les personnes présentes« . La direction prévoit de maintenir cette précaution lors des prochaines réunions avec les syndicats, y compris lors du conseil d’entreprise extraordinaire de demain/mardi, indique le porte-parole Roel Dekelver.
« Une réaction excessive »
Le syndicat socialiste réagit avec stupeur, déclarant qu’il n’a jamais eu à faire face, dans son histoire syndicale, « à un tel mépris de la concertation sociale ». Le syndicat prévient également qu’il ne souhaite pas participer aux conseils d’entreprise de cette manière.
Le syndicat libéral déplore également le déploiement d’agents de sécurité. « Il s’agit d’une réaction excessive qui ne fait que jeter de l’huile sur le feu », a déclaré M. Wellens. Selon lui, la direction utilise également des véhicules de sécurité dont les vitres sont teintées. Cela montre également à quel point elle est éloignée du personnel.
Un conseil d’entreprise spécial est prévu ce mardi chez Delhaize, dans le cadre des plans de scission des 128 magasins appartenant à la société. Il reste à voir comment se déroulera cette consultation : la réunion précédente, il y a une semaine, a duré à peine 15 minutes. Mardi dernier, des centaines de membres du personnel se sont également rendus à Zellik, où s’est tenu le conseil d’entreprise extraordinaire. Rien n’est prévu pour demain/mardi, mais les syndicats n’excluent pas que les travailleurs manifestent spontanément leur mécontentement
