Jusqu’à 130 emplois menacés au sein de la coopérative laitière Milcobel
Milcobel entend se réorganiser en intégrant les différentes unités laitières de l’entreprise et en réduisant les activités liées à la poudre de lait. L’entreprise dispose de sept sites en Belgique.
La direction de la coopérative laitière Milcobel a annoncé lundi, au cours d’un conseil d’entreprise extraordinaire, son intention de supprimer jusqu’à 130 emplois dans le cadre d’une réorganisation visant à rétablir sa rentabilité et à répondre aux pertes essuyées en 2023.
« 2023 a été une année laitière particulièrement difficile. Un marché laitier mondial très turbulent, tant du côté de l’offre que de la demande, exige une plus grande flexibilité », se justifie Milcobel dans un communiqué. « Du côté de la demande, un marché laitier de plus en plus mondial entraîne davantage d’incertitudes géopolitiques et économiques.
Du côté de l’offre, les réglementations fortement accrues concernant l’agriculture et l’élevage en Europe et en Belgique entraînent une diminution du pool laitier, de sorte que nous devons nous attendre à une baisse de l’offre de lait », explique la coopérative, qui évoque aussi la hausse des coûts des matières premières et de l’énergie ainsi que l’indexation des salaires. Milcobel a clôturé l’année 2023 sur une perte nette de 11,6 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires d’1,315 milliard d’euros (-3,7% par rapport à 2022).
Le site de Kallo sera le plus touché
La réorganisation annoncée passerait par l’intégration des différentes unités laitières de l’entreprise et la réduction des activités liées à la poudre de lait. Elle entraînerait la perte de 130 postes, « principalement des cols blancs et des cadres, ainsi que des travailleurs du département de production de poudres à Kallo » (Calloo, province de Flandre orientale), précise-t-on. « Il s’agit là d’une conséquence directe de la diminution de la réserve de lait et de la faiblesse des prix du lait en poudre. La poudre de lait continuera alors à être produite principalement dans la dernière installation de haute technologie », ajoute Milcobel.
« Plus de la moitié » des pertes d’emploi concerne le site de Kallo mais les sites de Bruges, Langemark et Moorslede seront également touchés. La coopérative entend mettre en œuvre d’autres mesures de réduction des coûts, comme le non-paiement de primes aux cadres pour 2023, la limitation des nouveaux recrutements et la réduction du nombre de consultants externes. Malgré les difficultés actuelles, Milcobel étudie tout de même des plans d’expansion possibles pour ses activités de râpage de fromage.
Milcobel dispose de sept sites en Belgique, principalement en Flandre, mais la coopérative est également présente à Barchon ainsi qu’en France (Argentan, en Normandie). Quelque 2.000 exploitations laitières sont affiliées à la coopérative belge.
Une mauvaise surprise pour les syndicats
L’annonce par la direction de la coopérative laitière d’une réorganisation qui pourrait entraîner la suppression de 130 emplois est un coup dur pour les syndicats, a réagi Charlotte Hautekeur, du syndicat socialiste ABVV Horval.
Selon la responsable syndicale, des signaux laissaient entendre que la situation n’était pas bonne « mais l’annonce a tout de même fait l’effet d’une bombe, d’autant plus que le site de Kallo en Flandre orientale est lourdement touché ». Sur ce site spécialisé dans la poudre de lait, 67 emplois seraient menacés: 36 ouvriers et 31 employés.
Outre Kallo, les sites de Milcobel à Bruges, Langemark et Moorslede seraient touchés par des suppressions d’emplois. Une première réunion dans le cadre de la phase d’information et de consultation est prévue lundi prochain et une deuxième le lundi suivant. La volonté syndicale est de réduire le nombre de licenciements.