Faillite de Lunch Garden: la moitié des travailleurs laissés sur le carreau
La direction de la chaîne de restauration Lunch Garden a annoncé déposer le bilan. Un nouvel actionnaire va reprendre partiellement l’activité, seulement 42 restaurants sur les 62 et conserver 300 employés sur les 600.
Environ la moitié des travailleurs de Lunch Garden, soit 300 sur 600 (franchisés non inclus), fera partie de l’avenir de la chaîne de restauration, a indiqué lundi à Belga le CEO Stephan Brouwers. Il n’y a encore aucune certitude concernant les restaurants indépendants.
En début de matinée, l’annonce du dépôt de bilan a été faite lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire. La direction a annoncé qu’un nouvel actionnaire, CIM Capital, relancerait 42 restaurants sur les 62 actuels.
Le fonds anversois CIM Capital et le curateur se rencontreront lundi après-midi. « Nous sommes dans la dernière ligne droite pour parvenir à un accord entre l’investisseur et le curateur », a déclaré Stephan Brouwers. « Il est encore trop tôt pour obtenir plus de clarté, mais nous avons explicitement l’intention d’informer d’abord notre personnel. »
Le CEO a précisé que l’intention de l’investisseur est de conserver le concept Lunch Garden et de le relancer avec les activités viables. « L’investisseur est convaincu de maintenir la position unique de Lunch Garden sur le marché belge », a-t-il souligné.
La chaîne de restauration reconnaît avoir connu des années « difficiles ». Les fermetures obligatoires durant la pandémie de Covid-19 ont eu un « impact financier profond qui se fait encore sentir ». Certains sites ont tiré vers le bas les performances de l’ensemble de la chaîne, et les coûts ont augmenté en raison de l’inflation et d’indexations élevées.
Bien qu’il y ait eu « une tendance positive du chiffre d’affaires et du résultat d’exploitation » ces deux dernières années, « elle s’est avérée insuffisante pour supporter les investissements nécessaires », a ajouté Lunch Garden. L’actionnaire ICG a donc dû continuer à injecter de l’argent, ce qui n’était plus viable. Lunch Garden espère être relancée le plus rapidement possible, « peut-être dès aujourd’hui ».
Désarroi des syndicats
Si l’annonce lundi matin de la direction de Lunch Garden d’une faillite de l’enseigne de restaurants suivie d’une reprise partielle a confirmé les craintes nées depuis plusieurs jours, voire semaines, les organisations syndicales n’en sont pas moins choquées par la tournure des évènements.C’est le désarroi, la stupéfaction », a résumé, à la sortie du conseil d’entreprise extraordinaire, Stéphane Piron, secrétaire fédéral du Setca. Pour les travailleurs concernés, dont certains sont actifs chez Lunch Garden depuis des décennies, c’est comme si la vie s’arrêtait, s’est désolé le responsable syndical, la mine défaite.
Les primes de fin d’année et les salaires du mois de janvier, malgré les promesses de la direction, ne seront pas payées prochainement. « Cela n’arrivera que dans plusieurs mois, via le fonds de fermeture d’entreprise », a encore déploré Stéphane Piron. La procédure dite de « faillite silencieuse« , à laquelle la direction de Lunch Garden a recouru pour dénicher un repreneur, ne passe pas non plus auprès des représentants des travailleurs. « Nous sommes mis devant le fait accompli. Cela met complètement hors-jeu les organisations syndicales », a dénoncé Sandra Antenucci, secrétaire permanente pour la CSC Alimentation et Services. Un sentiment d’impuissance et d’injustice partagé par Stéphane Piron: « nous n’avons pas pu faire valoir nos arguments pour essayer de réduire le nombre de licenciements »