L'entreprise Casa demande une mise en faillite

«Casa n’a pas réussi à faire la différence»: l’entreprise demande la faillite, 544 emplois perdus et 63 magasins fermés

L’entreprise CASA International et CASA Logistics ont demandé une mise en faillite auprès du tribunal de l’entreprise. Le ministre fédéral de l’Emploi et de l’Économie, David Clarinval, a promis d’accompagné les travailleurs qui seront impactés.

CASA International et CASA Logistics ont introduit mercredi une demande de mise en faillite auprès du tribunal de l’entreprise de Turnhout. Soixante-trois magasins seront fermés ainsi que le centre de distribution et le siège social d’Olen. Au total, 544 emplois sont perdus.

« Casa International est depuis longtemps à la recherche de revenus et de fonds supplémentaires pour redresser une situation financière difficile. Les efforts intenses déployés pour redresser la barre n’ont pas abouti au résultat escompté », explique l’entreprise. CASA International ne peut payer ses dettes

Les initiatives pour redresser la barre CASA «n’ont pas abouti»

Depuis début 2024, de nombreuses initiatives ont été prises pour redresser la barre. « À la recherche d’oxygène et de liquidités supplémentaires pour profiter au mieux de la période de fin d’année et des soldes, CASA International a déposé une requête en réorganisation judiciaire le 30 octobre 2024. Cela lui a permis de se mettre à l’abri des créanciers jusqu’au 12 mars 2025″, rappelle CASA. « Pendant cette période de protection, un rééchelonnement de la dette a été négocié avec une série de créanciers, mais cela n’a malheureusement pas abouti au résultat escompté. »

Ce redressement avait notamment déjà délesté le groupe de 46 magasins dans différents pays (fermés ou cédés), ainsi que d’un nombre indéfini de travailleurs, tant au siège que dans les boutiques. « Des solutions ont été recherchées jusqu’à la dernière minute, mais malheureusement tous les efforts et les nombreuses discussions n’ont pas abouti à un résultat positif. En outre, aucun financier externe ou partie stratégique n’a voulu s’engager dans l’une ou l’autre des options proposées », explique la direction.

En raison de la faillite de CASA International, CASA Logistics ne recevra plus de marchandises pour poursuivre ses activités économiques à l’avenir. Par conséquent, CASA Logistics introduit également une demande de mise en faillite auprès du Tribunal de l’entreprise de Turnhout. Le groupe CASA est présent en Belgique, aux Pays-Bas, en France, en Italie, en Suisse, au Luxembourg, en Espagne et au Portugal et emploie 2.230 personnes.

Le gouvernement mettra «tout en oeuvre pour accompagner les travailleurs»


Le gouvernement fédéral, en collaboration avec les autorités régionales et les partenaires sociaux, « mettra tout en œuvre pour accompagner les travailleurs impactés », a promis mercredi le ministre fédéral de l’Emploi et de l’Économie, David Clarinval, qualifiant de « coup dur pour les travailleurs concernés et leurs familles ».

« Des mesures seront prises » pour faciliter la transition des travailleurs concernés vers de nouvelles opportunités professionnelles, « notamment à travers des programmes de reconversion et de soutien à la recherche d’emploi », annonce le ministre qui invitera les représentants des travailleurs à son cabinet afin d’examiner avec eux les pistes de reclassement professionnel. 

David Clarinval annonce également qu’il prendra les contacts utiles avec ses homologues régionaux sur ce dossier. « Cette faillite souligne les défis auxquels est confronté le secteur de la distribution, notamment face à l’évolution des habitudes de consommation et à la concurrence accrue du commerce en ligne. Il est essentiel de renforcer notre soutien aux entreprises belges pour qu’elles puissent s’adapter à ces transformations et rester compétitives », conclut le ministre

CASA a perdu la bataille de la concurrence face au commerce bon marché et en ligne

La chaîne de magasins d’ameublement et de décoration Casa est sortie perdante face à la concurrence des achats en ligne et de nouveaux concurrents bon marché comme Action ou Temu, analyse Gino Van Ossel, professeur à la Vlerick Business School.

En tant que chaîne de décoration d’intérieur, Casa évoluait déjà dans un secteur difficile, cadre Gino Van Ossel. « Le secteur résidentiel au sens large ne se porte pas bien. Il y a eu le coronavirus, lorsque tout le monde a investi dans sa maison, mais les magasins comme Casa étaient alors fermés. L’hyperinflation a suivi et les consommateurs ont reporté leurs achats pour la décoration par exemple. Et ceux qui achètent quand même optent pour le bon marché. »

Casa a par ailleurs rejoint très tard le mouvement du commerce en ligne, surtout lorsqu’elle faisait encore partie du holding Blokker. « Les personnes qui achètent en ligne aujourd’hui consultent des sites comme bol. Peu de gens surfent sur Casa », note l’expert du commerce de détail. Le marché de la décoration, de l’ameublement et du matériel de cuisine se caractérise également par une forte concurrence, ajoute le professeur à la Vlerick Business School. « Dans le segment inférieur du marché, on retrouve Action et le chinois Temu. Mais il y a aussi Ikea, Dille & Kamille, Hema et de nouvelles chaînes comme Flying Tiger ou Sostrene Grene. Casa n’a pas réussi à faire la différence. » Gino Van Ossel craint donc qu’il y ait peu de candidats pour reprendre la chaîne et rouvrir les magasins. « Casa a de bons emplacements, il peut donc y avoir un intérêt de la part d’autres chaînes. Mais je ne vois pas de redémarrage dans l’immédiat. »

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