Audi envisagerait 1.510 licenciements en 2024 et 1.110 en 2025
Le constructeur automobile Audi a annoncé son intention de restructurer son site de Bruxelles. L’Allemand envisage d’avancer la fin de la production du modèle Audi Q8 e-tron. Une cessation des activités n’est pas exclue.
Audi va restructurer son site de Bruxelles. Cette annonce déclenche le début de la procédure d’information et de consultation, conformément à la législation belge. « Audi Brussels est en dialogue avec les partenaires sociaux pour discuter de solutions pour les collaborateurs et le site », selon un communiqué.
« Cela pourrait également inclure une cessation des activités si aucune alternative n’est trouvée. » Audi justifie cette annonce par la baisse de commandes au niveau mondial dans le segment électrique haut de gamme. Cela concerne les modèles Q8 e-tron et Q8 Sportback e-tron qui sont produits à Bruxelles. « Actuellement, avec la montée en puissance des nouveaux modèles basés sur la Premium Platform Electric, l’entreprise observe une baisse de la demande pour le Q8 e-tron ».
Cette situation s’accompagne de défis structurels connus depuis longtemps sur le site de Bruxelles: l’emplacement de l’usine difficilement modifiable en raison de la situation particulière de la production à proximité de la ville. À cela s’ajoutent des coûts logistiques élevés. Dans l’ensemble, cela se traduit par des coûts de production élevés à Bruxelles par rapport à d’autres sites.
Audi Bruxelles: « Nous prendrons en compte tous les points de vue »
« L’annonce de l’intention n’est pas encore une décision. Néanmoins, cette nouvelle touche beaucoup les collaborateurs d’Audi Brussels et moi-même. Il est important de dialoguer de manière transparente et constructive dans le cadre du processus à venir. Nous prendrons en compte toutes les points de vue », a commenté Volker Germann, CEO d’Audi Brussels.
L’incertitude planait depuis longtemps sur l’avenir de l’usine. En février, la direction avait confirmé que la Q8 e-tron serait fabriquée au Mexique à partir de 2027. En mars, on apprenait que 371 travailleurs intérimaires allaient perdre leur emploi en raison de la réduction de la cadence de production. Le gouvernement fédéral a ensuite présenté à la direction des mesures de soutien possibles.
Les chaînes de production de l’usine s’arrêtent régulièrement, avec chômage temporaire. Il n’y aura pas de production non plus ces deux prochaines semaines, jusqu’aux vacances. L’an dernier, l’usine a produit 53.555 voitures électriques, soit 7 % de plus qu’en 2022. L’usine emploie quelque 3.000 travailleurs permanents.
Plus de 1.400 emplois en jeu d’ici la fin octobre
Cette année, 1.410 emplois ont déjà été menacés sur le site d’Audi à Forest, où la procédure Renault a été enclenchée. La baisse de production signifie que 1.410 travailleurs d’Audi Forest risquent de perdre leur emploi d’ici à la fin du mois d’octobre. Cela concernerait plus de 1.000 ouvriers et une centaine d’employés.
« La nouvelle a fait l’effet d’une bombe« , explique Pascal Debrulle de la FGTB. « Pour l’instant il n’y a pas d’avenir après 2025. » « À partir de 2026, il n’y a plus de perspectives« , souligne Ronny Liedts, de l’ACV, le pendant flamand de la CSC. « Il n’y a pas non plus d’alternatives en vue pour le moment. » L’avenir d’Audi Brussels était incertain depuis un certain temps et une restructuration était dans l’air. Les syndicats consultent leurs membres sur les actions possibles.
La réaction de Pierre-Yves Dermagne
Le ministre démissionnaire de l’Économie et du Travail, Pierre-Yves Dermagne (PS), a regretté, mercredi, la restructuration annoncée la veille par la direction d’Audi Brussels. Le vice-premier ministre socialiste veillera à ce que la procédure d’information concernant les travailleurs soit menée correctement et que toutes les pistes susceptibles de préserver les emplois soient « sérieusement examinées », a-t-il indiqué.
Audi envisage 1.510 licenciements en 2024 et 1.110 en 2025 (ACLVB)
Dans sa proposition de restructuration, le constructeur automobile allemand Audi envisage de licencier 1.510 travailleurs de son usine de Forest d’ici la fin octobre, puis 1.110 à partir du mois de mai prochain, de sorte que plus personne ne soit employé sur le site bruxellois d’ici la fin 2025, a indiqué le syndicat libéral ACLVB.
Selon l’ACLVB, le plan de restructuration contient trois phases. Pendant la première, 1.250 ouvriers et 260 employés devraient être licenciés d’ici la fin octobre. Il en serait alors fini du système à deux équipes et seuls 1.410 travailleurs seraient encore présents dans l’usine.
Si ce n’était pas suffisant, une deuxième phase débuterait en mai 2025, avec un écrèmage de 820 ouvriers et 290 employés. Entre les coups, Audi dit qu’il continuera à chercher des alternatives pour l’usine. Sans solution, le reste des travailleurs (200 ouvriers et 100 employés) seront alors licenciés avant la fin 2025.