Air Belgium: l'entreprise ne disparaît pas, mais "évolue", assure son CEO Niky Terzakis. © Belga

Air Belgium poursuivra ses activités cargo sous le nom Air One Belgium

Air One Belgium, reprise par la société néerlandaise PESO Aviation Management et la société britannique Air One Holding International, devrait officiellement voir le jour au printemps.

La compagnie aérienne Air Belgium, qui vient d’être reprise par une entreprise néerlandaise et une autre britannique, poursuivra ses activités cargo sous le nom Air One Belgium, a annoncé vendredi son actuel et futur CEO Niky Terzakis. Il se refuse à dire que l’entreprise disparait mais parle plutôt « d‘évolution« .

La semaine dernière, le tribunal de l’entreprise de Nivelles avait donné son feu vert aux conditions de reprise du transporteur – pour les seules activités cargo (et non les passagers) – par un consortium de deux sociétés: une néerlandaise, PESO Aviation Management, et une autre britannique, Air One Holding International. Cette dernière affirme gérer la cinquième plus grande flotte cargo d’avions gros porteurs au monde.

La nouvelle structure, dont le siège social restera à Mont-Saint-Guibert (Brabant wallon), ne conservera que 197 des 401 collaborateurs actuels (pilotes compris) de la compagnie. Les 204 autres n’ont plus de place « à court terme » dans le nouveau projet. Les pilotes, qui travaillent pour la plupart sous statut d’indépendant, ont tous été repris dans la nouvelle entité.

« L’offrant a racheté la marque Air Belgium », explique Niky Terzakis. Le repreneur compte garder l’ADN de la compagnie intact, en reprenant le personnel concerné au complet, se réjouit le patron. « Rien ne change, si ce n’est que ce ne sera que du cargo. »

L’actuel dirigeant, âgé de 64 ans, restera à son poste, se disant « flatté » que les repreneurs le lui aient demandé. « Et puis je ne pouvais pas accepter que cette boîte, dont la richesse est son personnel, disparaisse », ajoute-t-il, assurant savoir « à qui on a affaire » en évoquant les repreneurs.

Air One Belgium devrait voir officiellement le jour vers la fin mars-début avril en reprenant la licence de vols (AOC) d’Air Belgium. D’ici là, la Direction générale du transport aérien (DGTA), qui dépend du SPF Mobilité, doit donner son feu vert à l’opération, devant procéder à de nombreuses vérifications avant d’accorder la licence de vol à la nouvelle entité.

La nouvelle compagnie opérera depuis Brussels Airport, aéroport sur lequel la nouvelle entité se concentrera pleinement dans un premier temps « et qui a fortement soutenu Air Belgium ces deux dernières années ». Ce ne seront pas des vols de nuit, assure d’ores et déjà Niky Terzakis.

C’est aussi pour la position de Bruxelles et de la Belgique au coeur de l’Europe que les repreneurs ont concrétisé leurs ambitions sur Air Belgium, laisse entendre le CEO. Il y a évidemment l’AOC et les droits de trafic qu’a négociés la Belgique avec plusieurs pays d’Asie qui ont aussi joué dans la balance.

La nouvelle structure s’appuiera sur une flotte existante de quatre avions cargo, auxquels devraient se rajouter deux autres gros porteurs durant le premier semestre 2025, une fois le transfert de l’AOC complété. D’autres avions sont en commande, pour livraison prévue courant 2026.

Cette « évolution » d’Air Belgium – et non une disparition, comme le souligne son patron – ira de pair avec le recrutement de pilotes pour les deux nouveaux avions. Cette opération a d’ailleurs déjà commencé.

Les 200 autres collaborateurs (du personnel de cabine) qui ne seront pas repris sont actuellement, et depuis la fin octobre, au chômage économique. Ils le resteront dans l’immédiat. Certains ont déjà décidé de quitter la compagnie. « Le personnel sait qu’on fait tout pour maintenir des débouchés pour eux. Il n’y a pas de plan social à ce jour », affirme le CEO. « Mais on ne connait pas encore leur avenir. C’est trop tôt. »

Le dirigeant ne désespère pas de pouvoir relancer des vols passagers en ACMI, c’est-à-dire l’affrètement d’avions pour d’autres compagnies, qu’elles soient de fret ou passagers, pour occuper une partie de ces stewards et hôtesses. Mais le retour d’un avion passagers dans la flotte ne sera pas possible avant avril-mai.

Niky Terzakis n’omet d’ailleurs pas de souligner le positionnement et le professionnalisme reconnus de la compagnie en Belgique, et la très bonne réputation dont elle jouit.
Il n’y aura par contre pas de relance des vols passagers opérés en propre, prévient Niky Terzakis. Il concède que l’image de son entreprise a été fortement écornée après l’arrêt brutal des vols vers l’Afrique du Sud et l’Île Maurice en septembre 2023, qui avait laissé sur le carreau environ 10.500 passagers (pour 1.250 réservations), selon les derniers chiffres communiqués vendredi.

A ce propos, le patron assure qu’Air Belgium a toujours eu pour ambition de rembourser les passagers lésés et dit regretter profondément la situation. La question de la créance n’est cependant plus entre les mains de la (future) compagnie mais bien de celles du praticien chargé de la liquidation judiciaire et du transfert de l’activité, « qui fera avec les moyens qu’il restera et qui n’est pas plus magicien que moi… »

Contenu partenaire