Où en est le stock de gaz belge par rapport aux autres États membres de l’UE? (infographies)
Aux portes des saisons froides, les réserves stratégiques de gaz de la Belgique se remplissent à un bon rythme et dépassent même l’objectif de 80% de stockage fixé par l’Union européenne. De quoi tenir tout l’hiver? Pas si sûr…
L’Europe traverse une crise énergétique sans précédent, en raison notamment de la guerre en Ukraine et l’arrêt de livraison de gaz russe. Une situation qui inquiète l’Union européenne tant elle met en danger la sécurité des approvisionnements en gaz. Et pour cause: plusieurs États sont dépendants du gaz russe – au total, l’Europe importe 40% de son gaz naturel de Russie.
C’est pourquoi les Vingt-Sept ont pris la décision de stocker un maximum de gaz, pour limiter la casse et se préparer à l’hiver 2022-2023. Le nouveau règlement, datant de juin dernier, impose ainsi aux États membres de l’UE de « remplir les installations de stockage souterrain de gaz présentes sur leur territoire à au moins 80% de leur capacité au plus tard le 1er novembre 2022 et à 90% pour les hivers suivants. »
Un stock de gaz insuffisant
Un objectif déjà atteint par la plupart des pays, mais qui ne suffira peut-être pas à passer l’hiver. Et pour cause: la capacité de stockage de l’UE est trop faible par rapport au quota de gaz qu’elle consomme. En effet, l’Union européenne dispose au total d’une capacité de stockage de 1106,34 TWh, pour une consommation annuelle de 4151,8372 TWh. En d’autres termes, le stockage de gaz ne représente environ que 27% de la consommation annuelle des pays de l’Union européenne.
À elle seule, la Belgique dispose de 7,5143 TWh stockés sur une capacité de 9 TWh et une consommation annuelle de 195,4791 TWh. Un stockage actuel qui ne représente donc même pas 4% de la consommation annuelle du pays. Impossible donc de mettre suffisamment de côté pour passer l’hiver. Les importations seront inévitables.
Autre problème de taille: seuls 18 États membres de l’UE sont capables de stocker du gaz. Les autres ne disposent tout simplement pas d’installations de stockage sur leur territoire. Les nouvelles règles établissent donc des accords de solidarité entre les États membres afin d’aider ces pays. Ils devront stocker 15% de leur consommation nationale annuelle de gaz dans des stocks localisés dans un autre État membre.
Des solutions temporaires
D’autant que la consommation des pays vont augmenter à l’arrivée de l’hiver. Et si les approvisionnements via les gazoducs et le GNL pourront aider, leur potentiel reste limité. Raison pour laquelle la Belgique, parmi tant d’autres pays, tente de réduire au maximum sa consommation d’énergie et ainsi limiter les risques de vider son stock de gaz. Pour donner l’exemple, le gouvernement fédéral a ainsi décidé de diminuer la température à 19 degrés dans l’ensemble de ses bâtiments. L’utilisation de la climatisation sera également régulée (jusqu’à un maximum de 27 degrés). L’éclairage des bâtiments fédéraux et des monuments sera quant à lui éteint entre 19 h et 6 h.
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