Macron nucléaire
Emmanuel Macron a abordé le sujet d'une dissuasion nucléaire élargie aux pays européens, lors de son allocution du 5 mars 2025. © ABACAPRESS.COM

«Rester spectateur serait une folie»: Macron veut ouvrir le débat sur une dissuasion nucléaire élargie

Répondant à un appel du chancelier allemand Friedrich Merz, Emmanuel Macron propose d’ouvrir le débat sur une dissuasion nucléaire française élargie à ses alliés européens.

Emmanuel Macron veut « ouvrir le débat stratégique » sur la protection de l’Europe par le parapluie nucléaire français, a-t-il déclaré, mercredi, sur fonds de rapprochement entre Moscou et Washington, précisant que la décision d’y recourir resterait « entre les mains » du président français.

« Répondant à l’appel historique du futur chancelier allemand (Friedrich Merz), j’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen », a déclaré le chef de l’Etat français lors d’une allocution télévisée. Toutefois, « quoi qu’il arrive, la décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République, chef des armées », a-t-il indiqué, en réponse à des critiques de certains acteurs politiques français d’opposition.

En évoquant l’hypothèse d’une dissuasion nucléaire française élargie à l’Europe, il répondait à M. Merz, qui a jugé nécessaire que le Vieux continent se prépare « au pire scénario » d’une Otan dépourvue de la garantie de sécurité.

La Russie «viole nos frontières»

M. Macron, à la tête d’une des deux puissances nucléaires en Europe, avec le Royaume-uni, intervenait alors que la nouvelle administration Trump fait craindre un désengagement des Etats-Unis en Ukraine et une rupture historique de leur alliance avec les Européens. « La menace russe est là et touche les pays d’Europe, nous touche », a souligné le chef de l’Etat, rappelant que la Russie avait « déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial », « viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie », « organise des attaques numériques contre nos hôpitaux » et « tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux ».

Selon lui, « cette agressivité ne semble pas connaître de frontières » et face à ce monde de danger, « rester spectateur serait une folie« . Selon lui, « nous restons attachés à l’Otan et à notre partenariat avec les Etats-Unis d’Amérique. Mais il nous faut faire plus, renforcer notre indépendance en matière de défense et de sécurité. L’avenir de l’Europe n’a pas à être tranché à Washington ou à Moscou ». 

Toutes ces questions promettent d’être au coeur d’un sommet extraordinaire de l’Union européenne, jeudi, à Bruxelles, qui vise selon l’Elysée à démontrer que les Vingt-Sept « accélèrent » dans ce secteur.

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