Prolongation du nucléaire: le mouvement citoyen Dégaze dénonce « un gigantesque cadeau » à Engie-Electrabel
Le mouvement citoyen Dégaze réagit « avec consternation » à l’accord nucléaire entre Engie-Electrabel et le gouvernement fédéral: « Au nom de toutes les familles et de tous les contribuables belges, le gouvernement fédéral décide de faire un énorme cadeau de début d’année à Engie-Electrabel ».
Les factures d’énergie astronomiques des uns font les surprofits énormes des autres, nous ne l’avons déjà que trop constaté pendant l’année écoulée », s’insurge le porte-parole de Dégaze, Léo Tubbax. « En 2023, Engie continuera sans relâche sur cette voie. Engie vend son énergie nucléaire pour l’année prochaine à un prix hallucinant, dix fois le coût de production. »
« Le gouvernement opte à la fois pour les anciens réacteurs nucléaires et les nouvelles centrales à gaz fossile. Résultat: un trou dans les caisses de l’État, des prix de l’énergie impayables pour une dizaine d’années supplémentaires, et des bénéfices usuraires qui disparaissent dans les poches des actionnaires d’Engie et C°. »
« Au milieu de la crise énergétique et climatique actuelle, cette politique est une gifle dans la figure non seulement pour tous celles et ceux d’entre nous qui en paient déjà le prix fort, mais aussi pour chacune et chacun d’entre nous qui ose rêver et s’engager pour un système énergétique 100% renouvelable, socialement juste et géré comme un bien commun », conclut Dégaze.
« Un accord nucléaire qui n’en est pas un »
La préparation du renouvellement de deux centrales nucléaires va pouvoir débuter dès mardi à la suite de l’accord trouvé. « Mais en pratique, on n’en sait pas beaucoup plus. Surtout, la facture à plusieurs milliards nécessaire pour la gestion des déchets risque toujours de passer d’Engie vers le citoyen (…) Autre incertitude non levée aujourd’hui: Engie ne donne aucune garantie sur la production d’électricité, alors que d’autres sont tenus de le faire en vertu du CRM », affirment les organisations environnementales Greenpeace, Bond Beter Leefmilieu et Canopea.
« Tant qu’il n’y a pas d’accord sur la question ‘centrale’, à savoir la facture pour le démantèlement et la gestion des déchets, il n’y a d’accord sur rien », rappelle Jan Vande Putte, expert énergie chez Greenpeace Belgique. « Le point central des négociations porte clairement sur le plafonnement de la facture des déchets qu’Engie réclame. La gestion des déchets nucléaires sera le chantier du siècle prochain et on n’en sait toujours pas plus, ni sur le prix, ni sur la manière pratique dont ces déchets ingérables seront gérés ».
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« Seule certitude, cette prolongation risque d’imposer aux générations futures une facture sans précédent« , estiment les organisations. « En pratique, il n’existe pas encore de solution industrielle crédible pour la gestion de ces déchets à long terme. On ne sait pas à ce stade dans quelle roche ou à quelle profondeur notamment¿ »
« Ce pourrait aussi être un mauvais accord pour le climat », affirme Arnaud Collignon de Canopea. « Nous gaspillons de l’argent et du temps dans des rafistolages nucléaires alors que la priorité tant pour la transition énergétique que pour les factures des ménages sont ailleurs : efficacité énergétique, extension du réseau, énergies renouvelables et isolation des logements les plus énergivores. »