Les syndicats européens ont analysé les factures d’énergie: « Ces prix sont tout simplement impayables »
La Confédération européenne des syndicats (CES) alerte également sur les prix de l’énergie dans un communiqué publié ce mardi. En Belgique, les travailleurs aux salaires les plus bas doivent désormais travailler 37 jours pour payer leur facture annuelle d’électricité et de gaz.
La hausse du prix de l’électricité et du gaz rend les factures d’énergie de millions d’Européens « impayables », a alerté mardi la Confédération européenne des syndicats (CES) dans un communiqué. « Quelque 9,5 millions d’actifs avaient déjà des difficultés à acquitter leurs factures d’énergie » avant que l’inflation ne s’envole pour atteindre le niveau record de 9,1% sur un an en août dans la zone euro, affirme la CES, qui se base sur une étude de l’Institut syndical européen. De juillet 2021 à juillet 2022, le coût du gaz et de l’électricité a augmenté de 38% à travers l’Europe « et il continue à grimper ».
Un mois de salaire?
En conséquence, dans seize États membres de l'Union européenne (UE), dont la Belgique, "les travailleurs payés au salaire minimum doivent mettre de côté l'équivalent d'un mois de salaire voire plus pour continuer à s'éclairer et se chauffer à domicile", déplorent les syndicats. En 2021, ce n'était le cas que dans huit des vingt-sept États membres de l'UE. En 2022, un actif estonien doit ainsi travailler vingt-six jours de plus qu'en 2021 pour payer sa facture énergétique annuelle, et un actif néerlandais vingt jours supplémentaires. Les chiffres de la CES montrent qu'en Belgique, les travailleurs aux salaires les plus bas doivent désormais travailler 37 jours pour payer leur facture annuelle d'électricité et de gaz. Aux Pays-Bas, ce délai est de 48 jours, en Allemagne de 33 jours.
En Slovaquie, en Grèce, en République tchèque et en Italie, "la facture moyenne d'énergie annuelle représente désormais plus d'un mois de salaire pour un actif payé au salaire moyen" de son pays, détaille la CES.
"Quand votre facture annuelle coûte plus d'un mois de salaire, il n'existe pas d'astuces pour économiser de l'argent. Ces prix sont aujourd'hui tout simplement impayables pour des millions de gens", s'alarme la secrétaire générale adjointe de la CES Esther Lynch, citée dans le communiqué. Les syndicats appellent donc les gouvernements européens, qui se réuniront en fin de semaine à Prague pour discuter des sujets énergétiques, à "mettre un terme aux hausses de prix insoutenables".
Augmenter les salaires?
Dans un plan en six points à l'adresse des décideurs du continent, ils demandent d'augmenter les salaires et en particulier les salaires minimaux. La CES appelle aussi à plafonner les factures d'énergie et à taxer les "bénéfices exceptionnels" des entreprises énergétiques.
Paris et Berlin ont poussé ces derniers jours pour une simple "contribution", non fiscale, de ces entreprises. "Les responsables politiques doivent se saisir de cette crise avant qu'elle ne coûte des vies cet hiver", insiste Esther Lynch.
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