Le prix du gaz s’envole et atteint son plus haut niveau de l’année à cause de perturbations en Norvège
Le prix du gaz flambe. Il a atteint, brièvement, son niveau le plus élevé de l’année à plus de 38 euros le MWh, à la suite d’une perturbation enregistrée en Norvège, dont l’Europe est désormais plus dépendante après s’être coupée de la Russie.
Le cours du gaz en Europe bondissait de plus de 10% lundi, après des perturbations imprévues en Norvège conduisant à la fermeture d’un gazoduc reliant la Norvège au Royaume-Uni.
Depuis qu’elle s’est coupée du gaz naturel russe, l’Europe est très dépendante de la Norvège pour son approvisionnement en gaz. La moindre perturbation dans la chaîne d’approvisionnement norvégienne fait donc hoqueter les cours. C’est ce qui semble se produire ce lundi.
Alors qu’une perturbation non-programmée touche le site gazier norvégien de Nyhamna, aucun gaz n’afflue plus au terminal britannique d’Easington. La cause de la perturbation n’est pas connue.
Sur le marché à terme néerlandais, qui donne le la des cours du gaz naturel en Europe, le prix grimpait de plus de 12% lundi midi, à 38,34 euros le MWh, avant de légèrement refluer en début d’après-midi. Le TTF a même touché 38,70 euros (+13%), son niveau le plus élevé de l’année.
« Des réparations nécessaires »
« Il y a des problèmes opérationnels sur (la plateforme) Sleipner Riser », un point de connexion du gazoduc sous-marin Langeled qui relie l’unité de traitement du gaz Nyhamna dans l’ouest de la Norvège au terminal d’Easington dans le centre-est du Royaume-Uni, a affirmé Randi Viksund, directrice de la communication de l’opérateur norvégien de gazoducs Gassco.
« Des réparations y sont nécessaires. En conséquence, Langeled a été fermé et cela a débouché à des réductions dans le système » de livraison du gaz, a-t-elle ajouté. La réduction de volumes a porté sur 29,7 millions de m3 dimanche et devrait être de 56,7 millions de m3 lundi. « Il n’y a pas de livraisons à Easington », a également précisé Mme Viksund, mais celles à St Fergus en Écosse ne sont pas affectées.
Dans le sillage de la guerre en Ukraine, la Norvège est devenue le principal fournisseur de gaz naturel de l’Europe, le Vieux continent s’efforçant de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes. Des ruptures ou des réductions d’approvisionnement des principaux fournisseurs de gaz à l’Europe ont ainsi tendance à entraîner une forte volatilité des cours.
Le TTF évolue actuellement à son plus haut niveau depuis décembre 2023. Les cours restent cependant largement inférieurs aux records de prix qui avaient suivi l’invasion russe de l’Ukraine. « Nous travaillons à mettre en place un plan pour réparer les dégâts » sur Sleipner Riser, a assuré Randi Viksund.