Le prix du gaz explose, plombe le brut et renforce les craintes pour l’économie européenne
Les prix du gaz naturel poursuivaient leur bond lundi, toujours propulsés par les nouvelles d’interruption momentanée des livraisons de gaz russe via Nord Stream 1, ravivant les craintes que la crise énergétique ne provoque une récession en Europe.
Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, a touché 295 euros le mégawattheure (MWh), un niveau plus vu depuis les séances très volatiles des premières semaines de l’invasion russe de l’Ukraine mi-mars.
Son homologue américain a quant à lui culminé lundi à un plus haut depuis 14 ans, à 9,982 dollars par million de British thermal unit (BTU), unité de mesure anglo-saxonne.
Le géant gazier russe Gazprom a annoncé vendredi que ses livraisons de gaz russe à l’Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seraient interrompues pendant trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de « maintenance ». Une « tentative évidente d’exploiter la dépendance de l’Europe au gaz russe », selon Ludwig Möhring, directeur de l’Association des producteurs allemands de pétrole, gaz et de la géothermie (BVEG).
Si « en soi, une brève fermeture du gazoduc ne ferait pas une grande différence », Ludwig Möhring explique que cette nouvelle met en lumière deux risques: que la Russie « prétende à tort qu’elle ne peut pas rouvrir le gazoduc » en prétextant un nouveau problème technique, ou qu’elle ferme ses autres gazoducs approvisionnant l’Europe.
En comparaison des prix extrêmes du gaz naturel et de l’électricité en Europe, le brut semble désormais « exceptionnellement bon marché », relève Bjarne Schieldrop, de la banque suédoise Seb.
Lundi en séance, les deux références mondiales du brut ont ainsi dévissé de près de 5%, avant de freiner leurs pertes.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, pour livraison en octobre évoluait ainsi à 95,68 dollars vers 15h50 GMT lundi (17h50 à Bruxelles et son homologue américain le West Texas Intermediate (WTI) à 89,92 dollars le baril.
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