Le prix du gaz chute: le moment idéal pour demander une baisse de votre acompte énergie?
En à peine deux mois, le prix du gaz a chuté de 350 à 110 euros par mégawattheure. La météo exceptionnellement douce du mois d’octobre contribue à cette diminution. Est-ce le bon moment pour demander une diminution de l’acompte à son fournisseur d’énergie ?
La météo très douce du mois d’octobre pousse les prix du gaz vers le bas. De 350 euros par mégawattheure au mois d’août, le prix de gros est aujourd’hui tombé sous la barre des 110 euros. Une chute brutale du prix du gaz après que celui-ci ait atteint des sommets sans précédent entre juin et août.
Cela signifie-t-il que le gaz est désormais retombé aux prix d’avant-crise ? Non. Avec un prix de gros d’environ 110 euros, le gaz naturel est actuellement encore bien plus cher qu’en 2021 et 2020. Avant le Covid, le prix de gros oscillait entre 20 et 40 euros par mégawhattheure. La chute est donc bien réelle, mais les prix restent élevés par rapport à ceux en vigueur avant la crise.
De nombreux consommateurs ont vu leur avance mensuelle pour le gaz et l’électricité drastiquement augmenter durant l’été. Selon plusieurs experts en énergie, c’est le bon moment pour demander auprès des fournisseurs que cette avance soit recalculée. L’initiative doit être prise par le client lui-même, car la probabilité que les fournisseurs d’énergie fassent le premier pas n’est pas élevée.
Prix du gaz: « Une diminution de 2.500 euros sur la facture annuelle »
Pour Damien Ernst, professeur à l’ULiège et spécialiste des questions énergétiques, « étant donné que la majorité des consommateurs ont désormais un contrat variable, cette baisse considérable pourrait représenter une diminution de 2.500 euros sur la facture annuelle », dit-il au micro de RTL-TVi.
« Les personnes qui paient des sommes très élevées peuvent prendre le risque de demander une diminution de leur acompte », explique l’expert. Il ajoute : « Si le prix du gaz poursuit sa tendance baissière, l’acompte sera trop élevé. En diminuant l’acompte, les consommateurs ne retoucheront pas plus tard, mais auront l’opportunité de payer moins à l’heure actuelle. »
Damien Ernst conseille cependant de rester prudent. Il suggère d’attendre « peut-être un mois ou deux avant de diminuer l’acompte, car cette chute du prix du gaz est surtout liée à un mois d’octobre exceptionnellement doux. Si la météo reste douce cet hiver, on pourrait parier sur un prix du gaz qui oscille entre 70 à 100 euros par mégawattheure. »
À la fin du mois d’août, les craintes concernant le retrait des approvisionnements en gaz russe et le faible niveau des stocks de gaz européens faisaient encore flamber le prix du gaz. Et l’inquiétude de voir l’Europe manquer de gaz pendant l’hiver était grande. Mais ce spectre semble désormais s’être complètement éloigné. L’Europe dispose actuellement plus de gaz naturel que nécessaire pour passer l’hiver.
La grande ruée pour remplir les stocks de gaz européens avant l’hiver est pratiquement terminée : la plupart des réservoirs de l’Union ont été remplis. Combiné à la douceur du mois d’octobre, cela entraîne une baisse de la demande de gaz, qui se traduit par une baisse du prix du gaz.
Les prix du gaz en Europe indiquent qu’il y a même trop de gaz naturel. Conséquence directe, les prix s’effondrent. Le prix de gros aux Pays-Bas oscille actuellement autour de 60 euros par mégawattheure. Cette baisse indique également qu’il n’est pas facile, pour les fournisseurs, de trouver des acheteurs pour les gros volumes. Le climat doux actuel fait baisser drastiquement la consommation. Un cercle vertueux pour le portefeuille…
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