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Les réacteur de Doel. © Belga Image

L’accord sur la prolongation de Tihange 3 et Doel 4 entre dans sa phase finale

Le redémarrage des réacteurs programmé en novembre 2025

Le principal gestionnaire des centrales nucléaires belges Engie et le gouvernement fédéral ont réalisé vendredi le « closing » de leur accord concernant la prolongation pour dix ans des réacteurs Tihange 3 et Doel 4, ainsi que le transfert de responsabilité lié aux déchets nucléaires. Il s’agit de l’étape finale de l’accord annoncé en décembre 2023, avant le redémarrage des réacteurs programmé en novembre 2025, a indiqué Engie par communiqué.

Cette phase finale fait suite à l’approbation de l’accord par la Commission européenne, le 21 février dernier. Elle a mené au versement par Engie d’une première partie du paiement, lié au transfert de responsabilité pour les déchets nucléaires et le combustible usé. L’accord prévoyait un montant de 15 milliards d’euros à ce sujet. L’accord prévoyait par ailleurs une réserve de 8 milliards d’euros du fournisseur d’énergie pour les travaux de démantèlement des centrales. La deuxième partie du montant sera versée au redémarrage des réacteurs.

Doel 3 et Tihange 4 seront, pour rappel, détenus par une coentreprise, Be-Nuc, appartenant à parité à l’État belge et Engie. L’accord a aussi organisé la création de l’organisme public Hedera, chargé de la gestion financière des passifs nucléaires et du contrôle des dépenses qui y sont liées. Les travaux pour la prolongation des deux réacteurs se poursuivent par ailleurs jusqu’à l’automne. Le redémarrage des centrales pourra se faire après la livraison des combustibles, ainsi que la validation finale du dossier de prolongation par l’autorité de sécurité nucléaire, normalement attendue en juin, a précisé Engie.

Engie « ouvert au dialogue » sur la politique nucléaire

Dans un communiqué annonçant la phase finale de son accord avec le fédéral concernant la prolongation des réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 4, Engie a évoqué vendredi son ouverture à d’éventuelles négociations sur l’avenir du nucléaire en Belgique. « Dans les limites de sa stratégie, Engie sera également ouvert au dialogue concernant la politique énergétique fédérale en matière nucléaire », indique l’entreprise, qui avait jusque-là émis des réticences à d’autres projets de prolongations des réacteurs belges.

Le CEO Vincent Verbeke avait notamment déclaré en février qu’il était « impensable » de garder Doel 3 et Tihange 4 actifs pour 10 années supplémentaires que ce que l’accord prévoit aujourd’hui. Il s’agit pourtant d’une volonté affichée dans l’accord de l’Arizona.

Le texte de la coalition fédérale propose par ailleurs la potentielle construction de nouveaux réacteurs à terme, ce qu’Engie a également balayé jusqu’à ce communiqué, vendredi, qui ouvre la porte à d’éventuelles discussions avec le monde politique. Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Energie Mathieu Bihet (MR), a salué dans la foulée l’annonce d’Engie. « Au-delà de cette prolongation, nous franchissons aujourd’hui une étape clé: Engie ouvre désormais la porte aux discussions sur la politique énergétique de la Belgique en matière de nucléaire », affirme le ministre. Il pointe « un véritable changement de paradigme » qui enverrait « un signal clair aux opérateurs » énergétiques. Aucune réunion n’a toutefois été officiellement annoncée sur ce sujet, entre Engie et le gouvernement fédéral.

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