
La Wallonie et Bruxelles plus touchés par la précarité énergétique que la Flandre
C’est généralement Bruxelles qui occupe la position la plus défavorable en termes d’indicateurs de précarité.
Près de 11% des Wallons déclaraient avoir des difficultés à chauffer correctement leur logement en 2023, contre 2,3% en Flandre et 10% à Bruxelles, ressort-il lundi d’une étude de l’Iweps, l’institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique.
Le premier facteur observé par l’étude, basée sur une enquête menée en 2023 auprès de 6.428 ménages belges, dont 2.331 ménages wallons, est le niveau absolu des dépenses en énergie. La médiane du montant des factures en Wallonie se situe ainsi à 220 euros par mois. L’étude se penche ensuite sur le ratio de ces dépenses en fonction du revenu net du ménage, permettant d’estimer le poids des dépenses énergétiques dans le budget global des Wallons.
En 2023, la moitié des ménages du sud du pays affectaient moins de 7,1 % de leurs revenus aux dépenses d’énergie. Enfin, la privation énergétique constitue le troisième facteur mesuré par l’étude. Cette situation concerne les ménages qui déclarent ne pas avoir les moyens financiers de chauffer correctement leur logement ou de payer leurs factures. Selon l’enquête, le retard de paiement touche 6,4 % des ménages, tandis que les difficultés à chauffer concernent 11,6 % d’entre eux. Face à l’analyse de ces trois indicateurs, l’Iweps nuance le schéma largement répandu selon lequel les ménages les plus pauvres habiteraient des logements pas ou peu isolés thermiquement, appelés « passoires énergétiques », et qu’ils auraient par conséquent des factures d’énergies élevées.
Les ménages pauvres n’ont pas forcément les factures énergétiques les plus élevées
Toujours selon ce postulat, ces montants importants combinés à leurs faibles revenus impliqueraient que les dépenses d’énergie occuperaient un poids majeur dans leur budget total, conduisant à une précarité énergétique. La réalité sociale du phénomène de précarité énergétique est toutefois plus complexe, conclut l’étude. Le montant absolu des dépenses dépend en effet davantage de la taille du logement que de la qualité de son isolation.
Par conséquent, les ménages aisés qui habitent dans de grands logements bien isolés ont des dépenses en énergie légèrement plus élevées que les ménages plus précaires qui habitent des petits logements mal isolés. En outre, les ménages pauvres se privent plus souvent d’énergie – et ont donc plus souvent froid -, en particulier quand ils habitent des passoires énergétiques, ce qui diminue aussi leurs dépenses.
Le pourcentage de wallons déclarant avoir des difficultés à se chauffer correctement a supris l’Iweps car c’est généralement Bruxelles qui occupe la position la plus défavorable en termes d’indicateurs de précarité.