La prime énergie arrive enfin sur votre facture : 588 euros versés d’un seul coup (infographie)
L’aide aux ménages pour payer leur facture d’énergie a été prolongée en décembre dernier par le gouvernement pour les trois premiers mois de cette année. Une prime de 196 euros par mois. Les fournisseurs ont commencé à verser la prime… mais n’ont toujours pas reçu l’argent du gouvernement.
Après l’avoir versée en novembre et décembre dernier, le gouvernement avait promis de prolonger la prime énergie de 196 euros par mois durant le 1er trimestre de 2023. Cela fait un total de 588 euros, versés en une fois en février/mars. Mais c’était sans compter sur la Vivaldi, habituée à ne pas respecter les deadlines qu’elle s’est elle-même fixée. Du coup, ce deuxième « forfait de base » arrivera en ce mois de mars (si tout va bien) sur les factures des Belges qui peuvent en bénéficier. En pratique, le montant de cette aide sera retiré de la première facture énergie reçue en mars.
183€ pour l’électricité et 405€ pour le gaz
Concrètement, vous recevrez donc 588 euros. En détail, par poste énergétique : trois fois 61€ (183€ au total) pour la facture d’électricité et trois fois 135€ (405€ au total) pour la facture de gaz. Le versement de la prime se fait de manière automatique. Vous n’avez donc aucune démarche à entreprendre. Pour rappel, comme indiqué sur le site de la Febeg, peuvent bénéficier de cette prime énergie les personnes (ou ménages) qui remplissent les conditions suivantes :
- Contrat variable
- Contrat fixe conclu ou renouvelé après le 30 septembre 2021
- Pas bénéficiaires du tarif social
- Pas pour une seconde résidence
La prime allégera votre facture d’énergie
En pratique, comment allez-vous bénéficier de ce deuxième forfait de base ? « La plupart des personnes le verront sur leur première facture énergie au mois de mars », indique Stéphane Bocqué, porte-parole de la Febeg. « La prime viendra diminuer le montant de la facture, et dans certains cas les ménages recevront de l’argent sur leur compte bancaire ». Prenons le cas d’un ménage disposant d’un contrat énergie mixant gaz et électricité. En mars, leur facture s’élève à 300€. Ils reçoivent 588€ de l’Etat. Le solde restant de 288€ sera versé sur leur compte en banque. « En théorie, prévient Stéphane Bocqué. Car dans la pratique c’est plus compliqué que cela, il faut déjà que le fournisseur d’énergie de ce ménage dispose de leurs données bancaires. »
La prime énergie taxée pour les hauts revenus
Certains ménages ne bénéficieront pas entièrement de cette taxe, dont une partie leur sera enlevée sur la feuille d’impôt. Il s’agit de la ‘cotisation spéciale énergie’, qui s’applique aux personnes dont le revenu net annuel imposable est supérieur à 62 000 euros pour les isolés ou 125 000 euros pour un couple sans personne à charge. Selon Test Achats, environ 15% de la population active se trouverait au-dessus de ce plafond. Dans leur cas, la prime énergie sera en partie amputée par l’impôt des personnes physiques.
Les fournisseurs ont commencé à verser la prime
Lors du versement de la première prime énergie au mois de décembre, de nombreux clients s’étaient plaints de ne pas avoir reçu les 196€ (61€ pour l’électricité et 135€ pour le gaz) promis par le gouvernement. « On risque de se retrouver dans la même situation », selon le porte-parole de la Febeg.
Où en est le versement de la deuxième prime ? Pour le savoir, Le Vif a posé la question à deux fournisseurs d’énergie. Du côté d’Engie, on tient à rassurer. Tous les clients recevront bien la prime avant le 1er avril. « Le SPF Economie nous a envoyé la liste des bénéficiaires en février. Après vérification des données dans notre système, nous sommes maintenant prêts à verser la prime aux clients ». Chez Luminus, le versement des primes aux bénéficiaires est déjà sur les rails. « Nous avons commencé à régler les primes le mardi 14 février. Le procédé est automatique, en s’alignant sur les acomptes, le décompte annuel ou les éventuels arriérés du client. »
« Nous n’avons toujours pas reçu l’argent de l’Etat »
Si les fournisseurs d’énergie ont commencé le versement des primes, ils n’ont toujours pas reçu l’argent du gouvernement censé financer le deuxième forfait de base. « Cela aurait déjà dû être fait le 10 février », dénonce Stéphane Bocqué. « A l’heure actuelle, les fournisseurs utilisent leurs fonds propres pour verser la prime aux clients. Ils veulent être dans les délais fixés par la loi mais c’est risqué pour leur trésorerie ! ».
Pour le porte-parole de la Febeg, le processus prend du retard car il est très complexe. « Les fonds gouvernementaux vont à la CREG, qui les répartit ensuite entre les fournisseurs en fonction du nombre de clients dont ils disposent. En parallèle, des données sur la population sont échangées, et des erreurs peuvent être commises. Une mauvaise adresse, une faute de frappe dans un nom… Ce sont des choses qui arrivent plus vite qu’on ne le pense ». En plus de ces erreurs humaines, le SPF Economie et les fournisseurs doivent adapter leurs données lors d’une telle opération, car elles ont pu changer depuis le premier forfait de base de décembre dernier. En effet, certaines personnes ont un nouveau fournisseur ou un nouveau contrat depuis, comme le relatent nos confrères de la RTBF.
La prime devra être versée avant le 18 avril
Selon le calendrier, les factures prenant en compte le deuxième forfait de base doivent être émises par les fournisseurs avant le 1er avril. Il reste donc moins d’un mois, alors qu’environ 5 millions de personnes sont concernées par ce deuxième forfait de base. « Imaginez, cela fait beaucoup de factures, continue Stéphane Bocqué. Mais je pense que les fournisseurs seront dans les délais. Par contre, c’est dommage qu’on n’ait toujours pas reçu les fonds du gouvernement, qui devraient arriver dans le courant de cette semaine… ».
Pour le paiement de cette prime sur le gaz et l’électricité, les fournisseurs ont jusqu’au 18 avril pour être en ordre (voir infographie ci-dessous). Si vous n’avez pas été remboursé avant ce jour-là, vous aurez alors 3 mois (du 23 avril au 31 juillet 2023) pour introduire une demande auprès du SPF Economie.
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