Engie réclame 500 millions d’euros à l’Etat pour le démantèlement des centrales nucléaires
C’est la première fois qu’Engie chiffre le coût de la prolongation de Doel 4 et Tihange 3, les deux réacteurs dont la durée de vie sera prolongée, contrairement aux cinq autres qui vont fermer.
Engie réclame à l’État belge une compensation à hauteur de 500 à 600 millions d’euros pour le démantèlement de ses réacteurs nucléaires.
Le groupe estime que la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 bouleverse le chantier initial et que cela mérite compensation, rapportent L’Echo et De Tijd, qui ont consulté mardi les annexes des comptes annuels de la filiale Electrabel, publiés la semaine passée.
« Sur un coût total de démantèlement de 8,4 milliards d’euros, nous estimons l’impact financier entre 500 et 600 millions d’euros », confirme la porte-parole de l’entreprise Hellen Smeets. C’est la première fois que l’énergéticien chiffre l’impact des « disynergies » entre les chantiers de prolongation de deux unités et de démantèlement de cinq autres.
Pourquoi Engie demande de l’argent à l’Etat
Dans son plan originel – sans prolongation -, Engie envisageait l’arrêt de toutes ses unités entre 2022 et 2025 et leur démantèlement progressif dans les années suivantes. « L’accord avec le gouvernement prévoit un mécanisme pour réduire l’impact financier de la prolongation sur le programme de démantèlement des autres centrales », justifie Hellen Smeets. « Cela ajoute du temps et induit une perte d’économies d’échelle« , appuie-t-elle.
De son côté, la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) demande une contre-expertise. « Nous ne sommes pas d’accord avec Engie, qui a fait son estimation unilatéralement. Il ne doit pas nécessairement y avoir de coûts supplémentaires associés. C’est la Commission des provisions nucléaires (CPN) qui décidera », rétorque le cabinet. Contacté, le président de la CPN, Kevin Welch, explique travailler sur la question depuis le mois de février.