Guerre en Ukraine
L'arrêt des exportations de gaz vers la Pologne et la Bulgarie, décidé par la Russie le 27 avril, a surtout une dimension médiatique, selon l'économiste français. © GETTY IMAGES

Energie: la crainte d’une pénurie de gaz fait exploser les prix

Le Vif

Le prix du gaz continue de grimper en flèche ce jeudi au lendemain d’un nouveau record pour le prix du gaz néerlandais. Le prix du mégawattheure (MWh) a franchi la barre des 300 euros.

Les prix du gaz en Europe poursuivaient leur hausse ce jeudi, après avoir retrouvé des sommets ces derniers jours. Le prix du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, a dépassé le seuil de 300 euros le MWh. Mercredi, il avait terminé la séance à 292,15 euros le MWh pour livraison en septembre, un record à la clôture du marché. Avant cela, il avait franchi à plusieurs reprises, à la hausse et à la baisse, le seuil des 300 euros.

Ce cap des 300 euros le MWh a été rapidement enfoncé ce jeudi. Peu après 09h00, le TTF atteignait 312,6 euros le MWh.

Son record absolu date du 7 mars, avec un cours de 345 euros le MWh qui avait ensuite reflué ce même jour pour terminer la séance à hauteur de 227 euros.

Crainte de pénurie

Le géant russe Gazprom a annoncé la semaine dernière que ses livraisons de gaz russe à l’Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seraient interrompues pendant trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de « maintenance ». Les traders craignent toutefois que Moscou ne profite de la nouvelle fermeture de Nord Stream pour réduire davantage les livraisons de gaz à l’Allemagne en représailles aux sanctions occidentales liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces derniers mois, Gazprom a déjà réduit le flux de gaz passant par ce gazoduc clé situé sous la mer Baltique à un cinquième de sa capacité maximale.

À cela s’ajoutent la sécheresse, qui complique le transport fluvial de charbon et freine la production hydroélectrique, et l’indisponibilité de plusieurs centrales nucléaires françaises.

La France avait par ailleurs rempli jeudi matin à 90% ses stocks de gaz pour l’hiver, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI), en bonne route pour tenir ses objectifs afin d’affronter cet hiver de potentielles pénuries d’énergie. Les stockages stratégiques de l’Allemagne sont remplis à 81,07% selon le site AGSI. Outre la France, seuls quatre pays européens sur 27 sont à plus de 90%: le Portugal (100%), la Pologne (99,56%), la Suède (90,8%) et le Danemark (93,76%). 

Tous les pays ont rempli leurs cuves à plus de 50%, les moins bien lotis étant la Lettonie (55%) et la Bulgarie (59%).

Le plan de Bruxelles – qui doit encore être validé par les Etats membres – prévoit que chacun des 27 pays de l’Union européenne réduise, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation de gaz d’au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.

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