© Belga

Déficit budgétaire: la Belgique 2e pire élève d’Europe

Le déficit budgétaire belge continue de plonger. Selon la BNB, le gouvernement devra consentir à un effort de 10 milliards sur une législature.

Le déficit budgétaire belge, déjà considérable, continuera à se creuser dans les prochains mois et devrait, à politique inchangée, de nouveau dépasser les 5% du PIB d’ici 2026, selon les prévisions d’automne publiées par la Banque nationale de Belgique. « Le gouvernement devra consentir à 2 milliards d’économie par an, soit 10 milliards sur une législature » pour inverser la tendance, a souligné le gouverneur de la BNB, Pierre Wunsch.

« Le taux réel sur la dette reste faible mais le déficit primaire est toujours très élevé », a souligné le gouverneur. Le ratio de la dette publique devrait être sensiblement équivalent à 2023 et s’élever à 105,2% du PIB en 2024. Les dépenses publiques primaires se dirigent toutefois vers une stabilisation à 53% du PIB.

Cette situation budgétaire fait de la Belgique le 2e moins bon élève de l’Union européenne, derrière la Slovaquie. Par ailleurs, le produit intérieur brut (PIB) belge devrait connaître une croissance de 1,3% en 2024, avec un rythme de 0,3% sur base trimestrielle, environ.

L’an prochain, la consommation privée devrait principalement soutenir la croissance, grâce à un pouvoir d’achat robuste. Les dépenses publiques devraient également croître, une situation assez classique en période électorale. Les échanges commerciaux resteront quant à eux moroses, avec, notamment, une compétitivité défavorable.

Après une baisse de l’inflation en 2023, avec une inflation négative à l’automne, celle-ci devrait repartir à la hausse en 2024 et avoisiner les 4%. La BNB pointe notamment la fin des mesures gouvernementales de soutien énergétique pour expliquer cette hausse.

Par ailleurs, la Banque nationale souligne que l’indexation des salaires continuera à peser sur les coûts salariaux dans le secteur privé même si son effet devrait être moindre qu’en 2023. Par rapport aux pays voisins, le coût salarial horaire en Belgique a augmenté de 4 points de pourcentage en 2022 et 2023, principalement grâce à notre système d’indexation automatique. Mais comme les salaires en Allemagne, aux Pays-Bas et en France augmenteront plus vite que les nôtres dans les années à venir, les prévisions de la Banque nationale estiment que cet écart salarial sera comblé d’ici 2026.

La secrétaire d’État au Budget, Alexia Bertrand (Open VLD), s’est dite satisfaite des prévisions de la BNB. Elles démontrent, selon elle, que le gouvernement fédéral a fait les bons choix politiques, même si les niveaux de déficit et de dette doivent être réduits. Alexia Bertrand souligne notamment que les perspectives de croissance économique de la Banque nationale sont meilleures que ce que le gouvernement prévoyait. Le déficit budgétaire pour 2023 et l’an prochain est quant à lui inférieur aux estimations du gouvernement.

Contenu partenaire