Bons d’Etat: « Si les taux ne bougent toujours pas, on utilisera tous les outils »
« Si les taux ne bougent toujours pas, on va utiliser tous les outils à notre disposition » pour inciter les banques à mieux rémunérer l’épargne, a averti le ministre des Finances Vincent Van Peteghem sur le plateau de l’émission Jeudi en Prime (RTBF), sans préciser le type de mesures supplémentaires que le gouvernement fédéral pourrait prendre.
La période de souscription pour le bon d’État à un an, qui sera émis le 4 septembre, touche tout doucement à sa fin. Il est encore possible de souscrire via l’agence fédérale de la dette jusqu’à minuit, et encore durant la journée de vendredi via les banques participantes. « Le montant définitif récolté sera connu lundi », a indiqué Vincent Van Peteghem. Selon lui, la barre des 20 milliards devrait être franchie ce jeudi soir. Quelque 250.000 épargnants ont souscrit via l’agence de la dette et presque autant via les banques. Les montants mobilisés vont de 100 euros à 200.000 euros, avec une moyenne de 33.000 euros, a-t-il indiqué.
Le ministre des Finances a indiqué n’avoir « pas du tout » anticipé un tel succès. « C’est un signal donné par les petits épargnants aux banques. Quand on voit la différence entre les intérêts des prêts hypothécaires et les taux d’épargne, cette différence est trop grande. L’épargnant donne ici un signal. »
« Ce succès est aussi un signal pour les marchés financiers », a-t-il complété. « Le surplus de 7 ou 8 milliards – par rapport aux 13 milliards de refinancement de la dette qui était prévu cette année – sera réinvesti sur le marché international et on recevra un rendement plus élevé que le rendement que l’on donnera aux gens aujourd’hui, ce sera positif pour le budget. »
La réforme fiscale sur la touche
Toujours partisan d’une réforme fiscale, Vincent Van Peteghem a jugé que le contexte n’était plus favorable après l’échec des négociations acté avant les vacances par la coalition Vivaldi. « On est à 9 mois des élections. Je ne pense pas que c’est encore possible », a-t-il indiqué.
Dans la majorité, les écologistes préconisent de remettre ce chantier sur le métier. La suggestion a été balayée par le Premier ministre Alexander De Croo. Pour Vincent Van Peteghem, la réforme fiscale qu’il avait proposée constituait un tout. « Je n’aime pas le cherry picking », a-t-il lancé à l’attention des verts. Le ministre des Finances a une nouvelle fois attribué l’échec des négociations aux libéraux : « j’ai vu que certains ne regardaient pas l’avantage pour les citoyens. Non, ils ont écouté leurs partisans et les lobbys. »
Le vice-Premier ministre CD&V a par ailleurs défendu la décision de la secrétaire d’État à l’Asile et la migration Nicole de Moor, issue de son parti, de ne plus accueillir temporairement les hommes demandeurs d’asile seuls. « Nicole a dû faire un choix très difficile. Elle ne l’a pas fait à la légère. Elle a une priorité : ce n’est pas acceptable d’avoir des enfants dans la rue. Je suis convaincu qu’elle aura une discussion au sein du gouvernement pour trouver des solutions structurelles. »