Banques: pourquoi il est peu probable qu’on revive la crise de 2008
D’abord aux Etats-Unis, et puis en Europe. Les marchés financiers ont été quelque peu bousculés ces dernières semaines par les faillites de plusieurs banques. Jusqu’à provoquer une crise financière, comme en 2008 ? Peu probable, pour plusieurs économistes interrogés par Le Vif.
Le mois de mars a été agité pour le monde bancaire. Après les faillites de la Silicon Valley Bank et de la Signature Bank aux Etats-Unis, la confiance des marchés s’est affaiblie. Avant de provoquer la chute d’une banque européenne cette fois, le Credit Suisse, racheté par UBS pour éviter une catastrophe financière.
Pourrait-on malgré tout assister à une crise bancaire, comme en 2008 ? « La situation était bien plus grave à ce moment-là », rassure Bertrand Candelon (UCLouvain), économiste et spécialiste des situations de crise. « Comme la crise était systémique, toutes les banques se sont retrouvées dans la mouise. Ce qui se passe pour le moment reste géré en interne. Les banques régionales américaines ont reçu une aide financière indirecte du gouvernement via un fonds fédéral. De son côté, Credit Suisse a été racheté par son concurrent UBS. On voit que la situation n’est pas assez grave pour que les Etats interviennent davantage comme en 2008, en rachetant certaines banques par exemple ».
« La question de la confiance est importante depuis la crise de 2008 »
« La question de la confiance est importante depuis la crise de 2008, qui a marqué les esprits », indique Bernard Keppenne, Chief Economist chez CBC Banque et Assurance. « Les marchés financiers sont plus craintifs et on fait plus attention au risque qu’avant« . Philippe Ledent, Senior Economist chez ING, rejoint Bernard Keppenne sur cette question de confiance. « Le risque sur la confiance des marchés n’est pas nécessairement exclu. Pour autant, l’origine du problème est beaucoup plus restreinte que lors de la crise financière. En 2008, il se trouvait dans un produit financier qui était largement diffusé dans toutes les banques, qu’elles soient américaines ou européennes ».
Bruno Colmant, économiste et professeur à l’ULB, ne voit pas non plus de parallèle entre la situation des banques en 2008 et celle d’aujourd’hui. « Car en 2008, on retrouvait des produits toxiques qui étaient présents dans toutes les banques. C’était une bombe à fragmentation, et toutes ces bombes ont explosé en même temps. Ce qui n’est pas le cas ici, car le problème est très circonscrit. »
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