115 personnes menacées de licenciement chez Yara Tertre : «des mesures auraient pu être mises en place plus tôt pour éviter cette catastrophe»
Après un conseil d’entreprise ce mardi matin, la direction de Yara Tertre a annoncé la mauvaise nouvelle aux syndicats. Une transformation du site de Saint-Ghislain, qui entraînerait le licenciement de 115 salariés. La direction renvoie la faute à l’Europe.
Un conseil d’entreprise extraordinaire s’est tenu mardi matin au sein de l’entreprise de production d’engrais azotés Yara. La direction a annoncé aux représentants des travailleurs son intention de transformer le site de l’entreprise située dans le zoning de Tertre-Baudour, dans l’entité de Saint-Ghislain (Hainaut). La transformation proposée impliquerait la fermeture de l’unité d’ammoniac et une concentration de la production sur les produits les plus compétitifs, notamment les engrais à base de nitrate haut de gamme et les produits chimiques azotés industriels.
Cela va entraîner le licenciement de 115 collaborateurs sur un effectif moyen, précisé par la FGTB, de 327 personnes. Selon le syndicat, les licenciements auront lieu entre le 1er septembre 2025 et le 31 mars 2027.
« La direction locale justifie cette décision par le fait que la production d’ammoniac et d’engrais est à un tournant critique en Europe », indique Lionel Quebella, représentant du syndicat socialiste, dans un communiqué. « La direction estime que la politique européenne au sujet de la nécessité de décarbonation, la hausse du coût de l’énergie, ainsi qu’un marché volatile provoquent une situation qui impose des changements majeurs dans l’organisation de l’entreprise. Les flux d’importation d’engrais hors Europe, où le prix du gaz est moins élevé, ont augmenté ces dernières années. »
« Un licenciement d’une ampleur aussi forte ne se justifie pas »
« La direction locale explique que cette décision pourrait permettre d’assurer l’avenir du site au niveau de la production d’engrais et de produits industriels », précise le représentant de la FGTB, soulignant la stupéfaction syndicale après l’annonce de la direction de Yara. « Même si le contexte est difficile depuis quelques mois, un licenciement d’une ampleur aussi forte ne se justifie pas. En effet, d’autres solutions sont possibles. Le management erratique de la direction locale depuis 2020 n’a fait que renforcer la gravité de la situation », selon la FGTB, qui ajoute que « des mesures auraient pu être mises en place bien plus tôt pour éviter cette catastrophe sociale. »
La première phase de la Loi Renault va débuter et une réunion entre direction et partenaires sociaux est programmée la semaine prochaine. « La Centrale Générale FGTB mettra tout en œuvre pour proposer des alternatives à cette annonce et diminuer de manière drastique les licenciements secs. »