2012, l'année de toutes les trahisons
"En politique, il n'y a pas de traîtres, il n'y a que des perdants", affirmait l'écrivain André Thérive. Des perdants, on les ramasse à la pelle en cette fin de 2012. Année trash, année de folie du pouvoir, vanité des vanités. Coups de canif dans les contrats, volte-face, putschs... Du Coppola pur jus ou du Scorsese inspiré, on ne s'est pas ennuyé.
Budget : l'indécence de Di Rupo Ier
674 millions de réductions de dépenses primaires, 710 millions d'économies en Sécurité sociale, 1,067 milliard de mesures fiscales et 1,316 milliard de mesures prises un peu partout ailleurs ; modération salariale en 2013 et 2014 (aucune augmentation, sauf celles liées à l'indexation et aux hausses barémiques), réduction des charges patronales de 0,3 % ; révision de la composition du panier de la ménagère (y voilà les soldes, notamment) ; hausse de la taxation des assurances-vie ; taxation des plus-values des holdings ; précompte à 25 % sur les intérêts et les dividendes ; intérêts notionnels réformés ; économies drastiques dans les ministères, la Fonction publique, la Poste et la SNCB...
Etats-Unis, Belgique : un pays déchiré vaut-il mieux qu'un pays ennuyeux ?
Le contraste est frappant. D'un côté de l'Atlantique, l'enthousiasme de l'élection présidentielle américaine, avec ses fanions colorés, ses groupies hystériques, ses meetings XXL et ses deux principaux candidats, Barack Obama et Mitt Romney, maîtres du story telling. De l'autre côté, des négociations budgétaires menées dans un climat d'indifférence, pilotées par un Premier ministre en baskets, qu'on aperçoit furtivement, pendu à son téléphone portable, le visage plus crispé qu'à l'accoutumée.