"Une sacrée paire de baskets"
Va falloir porter autre chose que des pantoufles. Ça va leur faire bizarre, aux pieds, de se reposer dans des escarpins, des bottillons, des sandales (autres que des claquettes). Le confinement avait au moins l'avantage du confort plantaire. Le coronavirus aura changé beaucoup de choses, mais malheureusement pas la pertinence d'une paire de savates en forme de licornes (ou autre modèle) sur un lieu de travail. Alors il y avait ces baskets, là, sur un site de vente en ligne. Des blanches, printanières, le contrefort tout en paillettes, le pied droit barré d'un "sororité" argenté.
Une sacrée paire | "Comme si la bonne parole, l'instruite parole, la compétente parole ne pouvait être portée que par un homme"
Leur tandem est devenu un feuilleton quotidien. Les spectateurs observent l'évolution de la noirceur de leurs cernes, de la longueur de leurs barbes, de la broussaille de leurs cheveux, de la déconfiture de leurs mines. Ça fait donc physiquement cet effet-là, d'annoncer chaque jour des morts, des malades, des entrées et des sorties d'hôpitaux, des respirateurs, des lits occupés en soins intensifs. Ils commencent leur journée à six heures et la terminent à minuit, paraît-il, les deux virologues Emmanuel André et Steven Van Gucht. "Porte-parole interfédéraux de la lutte contre le Covid-19". Cache-sexe verbal pour "porteurs de mauvaises nouvelles".