Salman Rushdie, un an après son agression : « Les fondamentalistes religieux manquent de raison et d’imagination » (entretien exclusif)
Un an après l’attentat dont il a été victime, Salman Rushdie revient aux «affaires sérieuses», la littérature. Il a accordé une interview exclusive au Vif.
«Je suis fier du travail que j’ai accompli et j’espère qu’une partie de mon œuvre pourra durer», confie pudiquement Salman Rushdie. La phrase sonne comme un vœu testamentaire et l’on sent l’homme affecté et solennel. Eprouvé mentalement d’abord, le romancier se remet tant bien que mal à l’écriture. Physiquement, aussi. Miraculé, l’icône de la lutte contre le fondamentalisme religieux a subi voici un an une tentative d’assassinat dont il nous dit chanceux et heureux d’y avoir survécu.
Salman Rushdie est bicéphale. Il a le visage de Janus.
Côté pile, un écrivain, un romancier, auteur d’une œuvre nimbée d’honneurs, de récompenses, de distinctions et de titres. Dès son irruption dans le monde littéraire avec Grimus, oublié et introuvable en français jusqu’à ce que Gallimard, dans sa collection Folio (1), ait la bonne idée de le rééditer en cette rentrée, il annonce le ton d’une œuvre où l’ironie rivalise sans cesse avec la féerie. Thèmes de réflexion: l’imagination, la figure de l’immigré, la honte ou encore les mythes orientaux. Influences: Shakespeare, Miguel de Cervantès, Jorge Luis Borges, James Joyce, Gabriel García Márquez et, bien entendu, un large pan du soufisme et l’hindouisme. Le style est limpide et sobre, ponctué de quelques envolées lyriques qui trahissent les origines orientales du natif de Mumbai. «J’ai toujours cherché à construire des ponts entre la tradition occidentale et la tradition orientale», nous livre-t-il. Salman Rushdie écrit. Sataniquement bien.
Côté face, un emblème, de renommée internationale, de la liberté d’opinion. Salman Rushdie incarne à lui seul trois décennies de haute lutte contre le fanatisme religieux. Tout, en effet, le prédestinait à devenir le capitaine du vaisseau amiral de la liberté d’expression. Il en avait l’envergure, la stature internationale, la saine violence verbale. Mais ce spadassin de la liberté connaît des ennemis à la hauteur de l’intensité de ses engagements. Durant trois décennies, depuis que l’ayatollah Khomeini a lancé, le 14 février 1989, quelques semaines après la parution de ses Versets sataniques, une fatwa contre lui, l’homme vit dans la clandestinité, sous haute protection policière. Le 12 août 2022, alors qu’il donnait une conférence dans un centre culturel à Chautauqua, dans l’Etat de New York, il est brutalement poignardé au cou et à l’abdomen par un fondamentaliste religieux. Il s’affiche quelques mois plus tard arborant des lunettes dont l’un des verres, fumé, masque l’œil qu’il a perdu dans l’attaque.
Les deux «Rushdie» ne font pas forcément bon ménage. L’écrasante notoriété de l’icône étouffe l’écrivain. Salman Rushdie en est un peu agacé. Il se veut, par-dessus tout, romancier, auteur d’une œuvre d’une vingtaine de livres, alimentée en cette rentrée par la parution de La Cité de la victoire (lire plus loin). C’est donc en romancier qu’il s’est présenté à nous lors de notre entretien. Pour Le Vif, il s’épanche longuement, et avec générosité, sur sa vie littéraire et ses chevaux de bataille: son parcours, son premier roman, sa conception de la littérature, de la liberté, son souci des générations futures.
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Une question simple pour commencer: comment allez-vous?
Je vais bien, merci. Je me considère chanceux d’être en vie, et j’espère revenir rapidement aux affaires sérieuses et à mes activités d’écrivain.
Que ce soit sur un plan esthétique, sur votre style, ou sur le fond de votre pensée, dans quelle mesure votre blessure a-t-elle eu des conséquences sur votre écriture? On songe par exemple à Nietzsche qui, quand il souffrait d’une myopie grave, disait que sa façon d’écrire avait substantiellement changé…
Je ne suis pas sûr que ma blessure ait eu ou aura un impact sur mon style d’écriture et ce, de quelque manière que ce soit. Je n’ai pas la même conception que Nietzsche. Je considère que le style, la forme et la langue de tout projet littéraire, qu’il soit une fiction ou un essai, sont déterminés par les exigences et la nature propres du projet en question. Ils peuvent s’inscrire sur une large gamme, qui va du style le plus baroque au style le plus sobre et dépouillé. Je ne vois pas en quoi un acte de violence, tel que celui que j’ai subi, pourrait contribuer à l’art. Je continue d’écrire, de la même manière, tout simplement.
Je suis extrêmement inquiet. Mais mon péché incorrigible et obstiné est l’optimisme.
Les éditions Gallimard viennent de rééditer votre premier roman, Grimus. Que vous inspire cette réédition? On sait que, généralement, les auteurs entretiennent des rapports complexes avec leur œuvre de jeunesse, a fortiori leur premier roman…
J’ai connu des débuts instables et difficiles en tant qu’écrivain. J’ai d’abord écrit un manuscrit, de la longueur d’un roman, sur un politicien corrompu, un prêtre et un général complotant un coup d’Etat, dans lequel le prêtre déjoue les pièges des conspirateurs intelligents et sort vainqueur. Cette première tentative aurait pu donner un bon thriller mais j’ai fait l’erreur de l’écrire d’une manière très étrange, à mi-chemin du roman moderniste tendance courant de conscience et du «Nouveau Roman». Ce fut un échec total. Après cela, j’ai rédigé un deuxième livre, un «roman londonien» très imprégné par le style de l’écrivain américain Thomas Pynchon. Je ne l’ai jamais proposé à la publication. Puis est venu Grimus. Il se trouve que la publication française originale, par J.C. Lattès, était la toute première traduction de mon travail. Alors, le voir aujourd’hui renaître chez Gallimard me donne le sentiment d’une fin de cycle.
Grimus était-il une sorte de «laboratoire expérimental» pour la suite de vos travaux? En d’autres termes: comment énonce-t-il et porte-t-il les germes de la littérature «rushdienne» qu’on connaît aujourd’hui?
Le point de départ du roman est un texte persan du XIIe siècle, La Conférence des oiseaux, du poète mystique persan Farid al-Din Attar (1145- 1221), dans lequel trente oiseaux partent à la recherche de leur dieu, le Simurg (Grimus est une anagramme de «Simurg», et le nom du dieu-oiseau est composé de deux syllabes, «si» signifiant trente, et «murg» signifiant oiseaux). L’idée est de montrer que nous sommes nous-mêmes le dieu que nous recherchons. Dès le début de mon travail, j’ai essayé de construire des ponts entre les deux traditions littéraires où je baignais et que j’avais à ma disposition, la tradition orientale et la tradition occidentale. L’adaptation d’un poème persan soufi de Farid al-Din Attar sous la forme d’un roman de science-fantasy, Grimus, a été ma première tentative en ce sens.
Ce roman est parsemé de combinaisons improbables, voire de paradoxes et de contradictions: Grimus est une sorte d’homme-oiseau ; le personnage Aigle Errant est un Amérindien blanc, son statut sexuel est ambigu. Pourquoi cette importance de la contradiction dans ce roman et dans votre œuvre en général?
La célèbre phrase du poète et romancier américain Walt Whitman (NDLR: 1819 – 1892), «Est-ce que je me contredis? Très bien, alors je me contredis. Je suis vaste, je contiens des multitudes», m’a toujours servi de règle et de ligne de conduite éthique dans ma vie. Elle est salutaire en ceci qu’elle me rappelle que la nature et le comportement humains ne sont ni homogènes ni cohérents mais souvent de natures différentes et contradictoires. Le «moi» n’est rien et ne représente rien en soi. Au contraire, il est plein d’aspects très différents qui ne peuvent être conciliés entre eux.
Nous sommes le produit de nos rêves autant que le produit de choses matérielles.
Cela nous amène à un livre que vous avez publié en 2002: Franchissez la ligne. Cette phrase ressemble à une injonction ou un impératif catégorique.
Franchissez la ligne est une sorte de défi que je lance, un défi à transgresser. Il suggère aussi les risques, menaces et conséquences qu’on peut subir quand on ose cette transgression. Pour moi, l’art littéraire est à son plus haut niveau d’intérêt et de défi quand il tutoie et touche les frontières du connu et de l’acceptable et franchit ces limites. C’est ainsi que naît la nouveauté.
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En plus de l’acception littéraire de la formule, faut-il aussi entendre cette incitation, voire injonction, à franchir la ligne dans un sens éthique ou politique?
Tout à fait. Comme je vous le disais, franchir la ligne peut s’entendre comme une sorte de défi moral ou social. Comme je l’ai souvent dit, la figure du migrant, figure déterminante de notre temps, incarne pour moi les impératifs et les conséquences du franchissement des frontières.
Nous reparlerons de la figure du migrant. Revenons à Grimus. Vous charriez plusieurs thèmes dans ce roman, mais le thème central ne serait-il pas les bons et utiles usages de l’imagination? Autrement dit, ce roman ne porte-t-il pas, finalement, sur l’imagination?
Vous savez, il y a si longtemps que j’ai écrit ce livre que je n’arrive pas à savoir de quoi il s’agit, finalement. Mais généralement, les usages, les pouvoirs et les dangers de l’imagination sont toujours présents dans mon travail, c’est vrai. Je pense que Grimus donne à voir l’idée que les choses que nous recherchons sont déjà présentes en nous-mêmes.
En général, quelles sont, selon vous, les vertus et le pouvoir de l’imagination? Que ce soit en littérature ou dans la vie et les relations sociales en général…
C’est une question très compliquée. Pour y répondre, je donnerais cet exemple: avant qu’une roue puisse exister, il faut que quelqu’un l’imagine. Chaque grand pas en avant dans l’histoire de l’humanité, qu’il s’agisse de la science ou l’art, et toute régression aussi, commence par une imagination, à savoir quelqu’un qui imagine qu’un tel pas pourrait être franchi. Nous voyons donc que c’est notre qualité la plus importante, la plus essentielle à notre humanité.
On dit souvent que ce qui fait défaut aux fondamentalistes religieux, c’est la raison. Ne serait-ce pas plutôt la faculté de l’imagination qui leur fait défaut et non pas la raison?
La question ne se pose pas. Ils manquent des deux.
On sait que vous êtes athée, depuis 1965, semble-t-il. Mais que ce soit dans Grimus ou dans l’ensemble de votre œuvre, on a l’impression qu’elle est traversée par un désir de transcendance, de quelque chose qui dépasse le monde visible et terrestre. Comment expliquez-vous ce nouveau paradoxe?
Je suis athée depuis au moins 1961! Mais bien sûr, nous sommes tous des créatures rêveuses. Nous sommes le produit de nos rêves autant que le produit de choses matérielles ; nous portons en nous des désirs immortels… et si je me contredis, je n’y vois pas un défaut. Je me contredis, et c’est ainsi.
Une partie de votre œuvre fraye avec le futurisme et la science-fiction et porte sur l’influence de la technologie. Quel regard portez-vous sur les dernières évolutions de l’IA, notamment sur ChatGPT?
Autant que je sache, les robots de l’IA sont incapables de créer de passionnantes histoires, d’élégantes phrases, de nouvelles idées ou d’écrire une pièce de théâtre. Nul doute qu’ils s’amélioreront, et s’ils le font, ce sera un problème. Je dirais que jusqu’ici, tout va bien.
Revenons à la littérature. On connaît l’influence de la littérature anglo-saxonne sur votre œuvre (Faulkner, Joyce, Roth…) mais aussi hispanique (Cervantès, García Márquez…). Par contre, on retrouve très peu de traces d’auteurs francophones. Quel est votre rapport à la littérature française? Quels sont éventuellement les auteurs qui vous inspirent?
J’aime et j’admire tellement la littérature française! Rabelais est une inspiration pour tout ce que j’ai fait, Voltaire aussi (Candide, évidemment, sa présence peut se faire sentir aux côtés de Cervantès dans mon roman Quichotte), Camus (surtout La Peste), Ionesco (Rhinocéros est aussi présent dans Quichotte) et puis, il y a cette grande pièce française de Samuel Beckett, En attendant Godot. Eugénie Grandet de Balzac imprègne implicitement mon roman La Maison Golden. J’ai aussi récemment recommencé à relire Proust, bien qu’il soit un peu trop tard pour moi de tenter une sorte de roman-fleuve.
Le dernier prix Nobel de littérature a été décerné à l’écrivaine française Annie Ernaux. Il se trouve que vous avez un titre de roman en commun: La Honte. Annie Ernaux décrit la honte d’appartenir à une classe sociale modeste ; alors que dans le vôtre, il s’agit de la honte du «mohajir», du migrant qui se libère de ses racines, considéré comme impur dans l’hindouisme.
Dans mon roman La Honte, l’idée est que l’on pourrait dire que l’axe moral de la culture occidentale existe entre les deux pôles du péché et de la rédemption, celui de la culture sud-asiatique oscille entre l’honneur et la honte, et on pourrait dire que si l’honneur est «masculin», la honte est «féminine», et ces notions agissent souvent puissamment contre les femmes. La manière dont la honte agit sur les sensibilités des migrants est peut-être plus présente dans Les Versets sataniques, qui est, après tout, un roman sur les migrants.
Vous êtes parfois présenté comme le romancier du «déracinement». Vous-même, vous vous présentez ouvertement comme anti-identitaire. Dans quelle mesure la littérature permet-elle de participer à cette lutte contre les identitaires?
La politique identitaire, à notre époque, cherche à réduire notre moi à une caractéristique, à une dimension unique – sexe, race, nation, appartenance politique – mais le roman, dont le propre et la nature même sont la pluralité et la diversité, donne la possibilité de montrer que nous sommes multiples, pluriels et, comme je l’ai dit plus tôt, contradictoires. Le roman nous permet donc de former des versions de nous-mêmes plus riches que celles que la police de l’identité cherche à nous imposer.
Le souci des générations futures semble en permanence vous préoccuper dans votre travail. Dans l’épigraphe de l’ouvrage Langages de vérité, vous dédiez le livre à la «prochaine génération». Quels conseils lui donneriez-vous dans le monde incertain et mouvementé qui l’attend (crise climatique, tensions géopolitiques, etc.)?
Je dirais: «Attention!» et «je suis désolé.»
Etes-vous également inquiet? Etes-vous pessimiste?
Je suis extrêmement inquiet. Mais mon péché incorrigible et obstiné est l’optimisme.
Que leur conseilleriez-vous de lire? Quels sont les meilleurs romans de littérature jeunesse, ceux qui vous ont aussi marqué?
J’ai adoré les aventures d’Alice au pays des merveilles. Le Vent dans les saules, de Kenneth Grahame. Hirondelles et amazones, de Ransome. Le Petit Prince. Où sont les choses sauvages, de Maurice Sendak. Et je pourrais aussi suggérer modestement qu’ils essaient de lire mon Haroun et la mer des histoires.
Pour conclure: quel regard portez-vous, rétrospectivement, sur votre carrière littéraire très exposée médiatiquement? Avez-vous des regrets? Si vous avez pu blesser certaines personnes, par exemple. Regrettez-vous parfois que le personnage public ait pris le dessus sur le romancier que vous êtes?
Je travaille actuellement sur ce qui sera mon vingt-deuxième livre. Je suis fier du travail que j’ai accompli et j’espère qu’une partie, au moins, pourra durer. La violence à mon égard et l’attention médiatique qu’elle génère me semblent distinctes de ce travail – ils vivent, pour ainsi dire, à une autre adresse. Je vis et continuerai de vivre dans le monde des livres.
Bio express
1947
Naissance à Mumbai, en Inde.
1960
S’installe avec sa famille en Angleterre.
1975
Parution de son premier roman, Grimus.
1988
Publie Les Versets sataniques, qui lui vaudra une fatwa de l’ayatollah Khomeini.
1999
Docteur honoris causa de l’ULiège.
2022
Poignardé et grièvement blessé lors d’une conférence publique à la Chautauqua Institution, dans l’Etat de New York.
La Ville de mots du raconteur d’histoires
Retour aux sources pour Salman Rushdie avec cette foisonnante épopée, de l’étoffe dont les mythes sont faits, traversée par le pouvoir des mots et de l’imagination.
«Un simple raconteur d’histoires.» Ainsi se présente le narrateur de La Cité de la victoire, qui s’inscrit dans la grande tradition littéraire de la réécriture, se référant à un texte préexistant qu’il se propose de transmettre «dans une langue simplifiée». Simplifiée peut-être mais néanmoins luxuriante, affectionnant les ruptures de ton et changements de registres. Le récit suit les pas (et les envolées, lyriques ou non) de Pampa Kampana, «prophétesse et faiseuse de miracles», personnage tellement plus grand que nature qu’il en défie les lois. Habitée par la voix et l’esprit d’une déesse, elle crée de toutes pièces la ville de Bisnaga, par la seule force de ses «chuchotements créatifs», murmurant à l’oreille de ses habitants leur histoire et leurs valeurs.
Mais la fondatrice de cette cité se trouve vite confrontée aux affres de la création, alors que ses personnages exerçant leur libre arbitre s’affranchissent de leur maîtresse. Durant 250 ans, elle œuvre, souvent dans l’ombre, à l’édification d’une civilisation fragile, tour à tour lumineuse, inspirante ou désespérément frappée par l’hubris propre à l’âme humaine, une soif de pouvoir inextinguible qui mène inévitablement à la chute.
Le matriarcat rêvé par Pampa est impitoyablement rattrapé par le backlash. Elle qui avait «entrepri[t] de changer tranquillement le monde» se heurte au principe de réalité.
Salman Rushdie déploie à nouveau son art du conte inspiré des grandes épopées hindoues, égrenant saillies postmodernes et idées ultracontemporaines. Il interprète une fois encore la création littéraire comme un grand palimpseste, l’obsession romanesque qui le pousse à réécrire les grands récits de l’humanité, que ce soit Don Quichotte dans son précédent opus, le Ramayana et le Mahabharata dans celui-ci. Avec, comme terrain de jeu ultime, le réalisme magique et la métafiction, lieux fantasmés de la transgression où se mêlent profane et sacré, où l’humain, mu par le pouvoir incommensurable de l’imagination, est seul capable et responsable de réinventer son destin, à l’image des «habitants de Bisnaga […] emplis d’un mélange de crainte et de joie comme le sont les hommes et les femmes lorsque le miraculeux franchit la frontière du monde des dieux pour pénétrer dans le quotidien, leur révélant que cette frontière n’est pas infranchissable, que le miraculeux et le quotidien ne sont que les deux moitiés d’un même tout et que nous sommes nous-mêmes les dieux que nous cherchons à vénérer, et capables de hauts faits.»
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